Le conseil de discipline prévu jeudi et vendredi pour statuer sur le sort de six policiers de l'ex-Bac Nord de Marseille a été reporté aux 17 et 18 décembre, a annoncé à l'AFP le syndicat Alliance.

Reporté en novembre dernier, le conseil de discipline pour statuer sur le sort de six policiers de l'ex-Bac Nord de Marseille s'ouvre ce mardi.

afp.com/Boris Horvat

Les sept policiers écroués il y a un an dans le scandale de la Bac Nord passeront en conseil de discipline à Marseille ou à Bordeaux à partir de ce mardi. Après avoir passé deux mois en détention, ces présumés "ripoux", par ailleurs toujours mis en examen pour vol et extorsion en bande organisée, risquent la révocation.

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L'enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait mis au jour la récupération, lors de contrôles, de cigarettes et stupéfiants sans qu'aucune procédure ne soit rédigée. Les produits étaient ensuite détruits ou remis à des "indics". Les policiers incriminés avaient alors admis avoir "flirté avec les lignes", en accord avec leurs supérieurs, pour obtenir des résultats. La Bac Nord, dissoute depuis l'affaire, réalisait environ 4.000 interpellations par an, dont 45% de délits de voie publique, ce qui en faisait "la meilleure Bac de France".

A nouveau, les syndicats plaident le report

Si leurs collègues, dix fonctionnaires, ont été sanctionnés par des blâmes et suspensions temporaires de service, les sept policiers attendus devant le conseil de discipline sont menacés d'une "mort administrative", prévient le délégué zonal adjoint d'Alliance, David-Olivier Reverdy, qui estime "urgent d'attendre l'éclairage de la justice pour débattre dans un climat apaisé". En novembre dernier, le syndicat, appuyé par Unité SGP-Police FO avaient boycotté la commission, entraînant son report.

Mais cette fois, la commission pourra se tenir même en l'absence des six représentants syndicaux. Ils ont donc prévu de venir ce mardi matin pour faire valoir leur point de vue. Unité SGP Police-FO entend ainsi souligner que "la gravité des faits" imputés "aux policiers est très éloignée du récit médiatique initial" et des fracassantes déclarations du procureur qui avait évoqué "une gangrène" quand le scandale avait éclaté à l'automne 2012. Les policiers ont d'ailleurs tous été réintégrés par la justice.

Des révocations "pour l'exemple"?

Parti de rumeurs, le dossier s'appuie sur les témoignages de trois policiers controversés, dont un révoqué, Sébastien Bennardo, qui a raconté dans un livre comment il a participé à l'investigation "secrète" de la police des polices, dans l'espoir d'obtenir sa réintégration. Depuis, une quarantaine de conversations ont été interceptées à l'aide de micros placés dans des véhicules de la Bac. "Accablantes" d'après le procureur, elles sont parfois difficiles à saisir, mal retranscrites ou sorties de leur contexte.

"Dans ces cités cloisonnées, si vous n'avez pas des yeux, impossible de faire de belles affaires", se défend un des policiers incriminés. Parmi les autres faits établis, un fonctionnaire a reconnu avoir trouvé une sacoche contenant 540 euros et gardé l'argent "sans pouvoir expliquer son geste". Un autre est soupçonné de blanchiment d'argent, provenant de la vente de sa maison. Une patrouille de huit heures donne inévitablement lieu à des "galéjades", pointent les anciens "baqueux" qui craignent aujourd'hui une révocation "pour donner l'exemple" et justifier l'ampleur donnée à cette affaire.


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