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Billet de blog 17 décembre 2013

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Néofascistes dans les mouvements italiens

Le prochain rendez-vous est pour mercredi et la police a déjà exprimé sa préoccupation. Le mouvement des forconi, constitué en partie de paysans et de petites entreprises de camionneurs, est une nouveauté dans le pays. Depuis lundi dernier, il est descendu dans la rue presque tous les jours. Mais la vraie nouveauté de la protestation et la principale source de préoccupation du ministère de l'Intérieur est la présence, aux côtés des camionneurs, des mouvements néofascistes Casa Pound et Forza Nuova.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le prochain rendez-vous est pour mercredi et la police a déjà exprimé sa préoccupation. Le mouvement des forconi, constitué en partie de paysans et de petites entreprises de camionneurs, est une nouveauté dans le pays. Depuis lundi dernier, il est descendu dans la rue presque tous les jours. Mais la vraie nouveauté de la protestation et la principale source de préoccupation du ministère de l'Intérieur est la présence, aux côtés des camionneurs, des mouvements néofascistes Casa Pound et Forza Nuova.

Une présence renforcée jour après jour au point que vendredi dernier le vice-président national de CasaPound Simone Di Stefano a été arrêté après avoir enlevé le drapeau européen du siège de la Commission européenne à Rome pour le remplacer par le drapeau italien.

Le deux mouvements sont nés au début des années 2000 et ils ont aujourd'hui des permanences dans l'Italie toute entière, avec une forte présence dans les représentations étudiantes comme dans les lycées, et des liens solides avec quelques représentants de l'extrême-droite active en Italie dans les années 70-80. Pour Casa Pound, par exemple, Gabriele Adinolfi, fondateur du mouvement extra-parlementaire Terza Posizione, assume véritablement le rôle d'idéologue. Le premier point du programme de Casa Pound est la renaissance nationale de l'Italie, suivent l'opposition à une société multiraciale et l'idée de fermer l'Europe aux échanges commerciaux avec le reste du monde.

Gianluca Casseri, l'homme qui le 13 décembre 2011 a tiré sur trois Sénégalais à Florence, tuant deux d'entre eux, fréquentait la Casa Pound. L'organisation qui il y a tout juste une semaine a invité à Rome quelques représentants grecs d'Aube Dorée, a essayé plusieurs fois de s'insérer dans les mouvements contestataires. Aujourd'hui avec les camionneurs mais auparavant avec quelques mouvements environnementalistes siciliens et dans les protestations contre la fermeture de quelques entreprises. Puis il y a leurs manifestations "traditionnelles": ils étaient vendredi à Salerne pour s'opposer au ministre de l'intégration Cécile Kyenge.

Les rapports avec le reste des mouvements de l'extrême-droite européenne les intéressent aussi beaucoup. Casa Pound a créé une association à but non lucratif disposant aussi d'un siège à Paris, Solidarité identités. Le mouvement est lié en France avec le groupe Mas ad Opstaan de Lille. Alain Soral a été invité plusieurs fois au siège de Casa Pound, qui à son tour voit ses messages publiés sur la version française du site Engarda de Zentropa.

Forza Nuova est moins ambitieux mais plus enraciné. Né en 1997, le mouvement a pris part plusieurs fois ces dernières années à des coalitions liées au centre-droit et à Forza Italia. Son leader absolu est Roberto Fiore, lui aussi ancien de Terza posizione, longtemps réfugié en Grande-Bretagne après une condamnation pour "bande armée". Dans le curriculum de ses militants, il y a de nombreux épisodes violents: en 2008, les néofascistes qui, avec des ultras de la Roma et de la Lazio, ont attaqué un concert militant à Rome, étaient de Forza nuova. Sur leur site web, les déclarations de Marine Le Pen sont lues et commentées favorablement.

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