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DIPLOMATIE

Relations franco-marocaines : la fin d'une brouille diplomatique

Après un an de brouille diplomatique, finalement soldée par le rétablissement d'un dialogue en janvier 2015, les relations franco-marocaines reprennent leur cours normal après la venue jeudi du Premier ministre marocain à Paris.

Manuel Valls reçoit son homologue Abdelilah Benkirane, le 28 mai, à Matignon.
Manuel Valls reçoit son homologue Abdelilah Benkirane, le 28 mai, à Matignon. Charly Triballeau, AFP
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La France et le Maroc ont scellé jeudi 28 mai leur amitié retrouvée. Après une longue année de brouilles diplomatiques, le royaume chérifien et la république française semblent décidés à tourner la page. Et pour "rallumer tous les moteurs" de cette relation, le Premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane, et une douzaine de ses ministres ont été reçus à Matignon par Manuel Valls.

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La querelle entre Paris et Rabat avait débuté au début de l’année 2014 avec la suspension par le Maroc de toute coopération judiciaire bilatérale. La cause de cette rupture : la convocation à la demande d’un juge français en février 2014 du patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, de passage à Paris. Ce dernier faisait l’objet de plaintes pour "tortures".

Après s’être confondu en excuses, la France avait réussi début janvier à regagner la confiance du royaume chérifien. La garde des Sceaux, Christiane Taubira, et son homologue marocain, Mustapha Ramid, avaient annoncé le 31 janvier, le "rétablissement immédiat" de cette coopération judiciaire et juridique entre la France et le Maroc. Le mois suivant, Paris déroulait même le tapis rouge au royaume en annonçant l'élévation au rang d'officier de la Légion d'honneur d'Abdellatif Hammouchi - par ailleurs également nommé directeur général de la Sûreté nationale marocaine sur décision du roi Mohammed VI.

Un "nouveau souffle" dans les relations franco-marocaines

La réconciliation est désormais actée avec cette "rencontre de haut niveau", jeudi. "Nous avons passé une année de brouille, aujourd'hui elle est dépassée, elle est derrière nous", a déclaré le Premier ministre marocain Abdelilah Benkirane. Les deux pays, confrontés à des départs de ressortissants vers la Syrie et l'Irak pour rejoindre les rangs de l'organisation de l'État islamique, avaient tout intérêt à trouver une voie de réconciliation.

Au passage, 14 accords et une ligne de crédit de 25 millions d'euros visant à renforcer le partenariat franco-marocain en Afrique ont été signés. "Il était nécessaire de passer à une phase plus apaisée des relations entre les deux pays, a indiqué Amal Chevreau, directrice d’études à l'Institut de Prospective Économique du monde Méditerranée (Imeped), interrogée sur France 24. Le Maroc ne peut pas se passer de la France et la France ne peut pas se passer du Maroc", a-t-elle ajouté, en précisant que la relation entre les deux pays allait devoir trouver un "nouveau souffle".

"Il faut maintenant aller vers autre chose qu'une simple coopération classique [....] Le Maroc veut se positionner sur des sujets internationaux importants [énergie, climat, économie....]", a précisé Amal Chevreau.

Une coopération judiciaire polémique

Mais le "souffle nouveau" ne fait pas taire les voix dissidentes qui critiquent la nouvelle convention d'entraide judiciaire franco-marocaine, bientôt examinée par les parlementaires français. Cette dernière est vivement critiquée par des organisations de défense des droits de l'Homme qui la jugent "ambigüe" et y voient un moyen de museler la justice française.

Le texte stipule en effet que la France devra informer "immédiatement" le Maroc de toute procédure sur des faits susceptibles d'impliquer un Marocain. Cette convention "favoriserait l'impunité pour les présumés responsables marocains de graves violations des droits humains", ont affirmé un collectif d’associations (ACAT, Amnesty, FIDH, LDH et HRW) dans un communiqué, mercredi.

Manuel Valls, de son côté, a tenté de calmer les esprits. "Il ne doit pas y avoir d'inquiétude quand il s'agit d'accord entre deux pays non seulement amis, qui ont non seulement un partenariat d'exception que nous faisons vivre tous les jours [...] mais qui ont aussi la même analyse sur ce monde qui change", a déclaré le Premier ministre au côté de son homologue marocain Abdelilah Benkirane.

Avec AFP

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