Partager
Sport

Fifa : Joseph Blatter réélu sans autre programme que lui-même

"Vous me connaissez, vous savez à qui vous avez à faire", a lancé le Suisse, réélu pour quatre ans à la tête de la Fifa malgré le nouveau scandale.
2 réactions
Sepp Blatter
Sepp Blatter, président de la Fifa, va rempiler pour la 5e fois à ce poste.
FABRICE COFFRINI / AFP

De notre envoyé spécial à Zurich (Suisse)

"Le temps est éternel". Tout comme Sepp Blatter, l'auteur de cette mystérieuse maxime, quasi-bergsonienne, juste avant le vote qui l'a réélu à la tête de la Fifa, pour quatre nouvelles années. A Zurich ce vendredi, lors du 65ème congrès de l'institution internationale, le Suisse de 79 ans, dont 40 ans comme dirigeant de la Fifa, a obtenu 133 voix, sur les 206 exprimées, contre 73 pour son adversaire, le Prince Ali (qui s'est retiré à l'issue du premier tour). Il rempile ainsi pour un cinquième mandat consécutif. 

"Le temps que j'ai passé à la Fifa, je trouve qu'il est très court. (...) Je veux juste rester avec vous, je voudrais continuer avec vous", avait-il dit aussi avant le scrutin. Par ces mots, il a validé l'hypothèse énoncée en début de semaine dans l'Equipe par Michel Platini, devenu jeudi son opposant numéro un. Si Blatter s'entête malgré les scandales, ce n'est pas parce qu'il a des projets, mais, selon le président de l'UEFA, parce qu'il a "peur du vide", peur de l'après, peur de perdre la position qui est la sienne, ainsi que le pouvoir et le prestige allant avec. 

"Un leader fort, expérimenté"

Expliquant que le "football a besoin d'un leader fort, expérimenté, connaissant "les partenaires économiques", le Valaisan n'a même pas cherché à s'engager sur une feuille de route. Dans son discours de candidat, pas la moindre trace d'un début de programme, sauf peut-être l'annonce de la création au sein de la Fifa d'un "département du football professionnel" dont nous n'avons pas bien compris l'intérêt. "On n'a pas besoin de révolution, mais on a toujours besoin d'évolutions", s'est-il d'ailleurs justifié, d'une formule qui hérissera sans doute ses contempteurs. Ceux-là y trouveront le résumé parfait de ce qui gangrène la Fifa.

Un projet, des idées, un plan d'action? Blatter n'a nullement besoin de ces pièces à conviction démocratique. L'homme, qui a passé sa vie à modeler la Fifa en sa faveur, la verrouillant de l'intérieur, ne pouvait pas perdre et le savait. "Vous me connaissez, vous savez à qui vous avez à faire", a-t-il lancé, presque souriant, aux délégués des associations nationales constituant la Fifa. Il n'existe pas de meilleure façon de dire : le programme, c'est moi. Et tout ce qui va avec depuis 40 ans, dans un clin d'oeil à peine dissimulé. 

Restent les promesses, éternelles elles aussi. "On me rend responsable de ces tempêtes. D'accord, je prends cette responsabilité pour moi et je veux l'assumer, je veux remonter le chemin, je veux réparer la Fifa avec vous, tout de suite, demain, après-demain, pour que, à la fin de mon mandat, je puisse donner une Fifa solide, sortie de la tempête, (...) une Fifa forte." A écouter ces phrases, on pourrait croire que Blatter, qui a parlé de son "successeur", s'est engagé à ce que le mandat qui débute ce vendredi soit son dernier à la tête de la Fifa. On pourrait effectivement le croire... s'il ne l'avait pas déjà promis en 2011. C'était il y a quatre ans. Une éternité.

 

 

2 réactions 2 réactions

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications