Témoignages de Tunisiennes torturées sous la dictature dans le New York Times

Témoignages de Tunisiennes torturées sous la dictature dans le New York Times
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Le New York Times a publié, jeudi 28 mai un article sur la torture des femmes en Tunisie sous Ben Ali. L'article regroupe plusieurs témoignage de Tunisiennes torturées par la police sous la dictature. Des traumatismes qu'elles ont révélé après la révolution de 2011, mais qui ont du mal à être pris au sérieux.
Arrêtée en 1990, 1991 et 1995, les quatre femmes qui témoignent dans l'article parlent de torture physique et d'humiliations engendrées lors de leurs arrestations. Hamida Ajengui, a été arrêtée à l'âge de 21 ans pour avoir récolté de l'argent afin d'aider les familles de prisonniers. Déshabillée, pendu par les pieds, menacée de viol par les policiers, elle dénonce ce qui lui est arrivé il y a vingt-cinq ans. "Il vous laisse complètement nue", ajoute-t-elle à son témoignage.
Détruire l'honneur de la femme
"Les femmes étaient torturées aussi brutalement que les hommes", écrit le journal. Mais les viols, les abus sexuels, les humiliations détruisaient aussi l'honneur de la femme en dehors des prisons. Hamida Ajengui décrit sa nuit d'horreur en prison, suspendue à une barre pendant seize heures, des policiers ont menacé de la violer, et lui ont fait subir des attouchements. Et pourtant, tout ce à quoi elle pensait était son honneur, rapporte-t-elle au New York Times :

[quote_box_center]A ce moment là je pensais que j'allais perdre mon honneur pour toujours.[/quote_box_center]

Une autre femme torturée en 1991 est encore dans un état de trouble psychiatrique et est internée en hôpital. Elle n'aura jamais eu la chance de pouvoir se reconstruire après avoir été violée, laissant derrière elle un mari et des enfants.

12.000 plaintes depuis la révolution
12.000 personnes ont déclaré avoir été victimes de torture depuis la révolution. Parmi eux, le nombre de femmes a surpris les militants pour les droits de l'homme. Meherzia Belabed, arrêtée en 1991 pour être une militante de l'opposition, a elle aussi subi la torture. Enceinte de son troisième enfant, chose qu'elle avait précisé aux policiers lors de son interrogatoire, elle a fait une fausse couche lors de sa garde à vue après que les policiers lui aient asséné des coups dans le ventre. Un autre témoignage, celui de Fatma Akaichi, arrêtée en 1995 pour avoir participé à une manifestation étudiante, met en lumière l'incompréhension du monde extérieur qui juge les femmes ayant fait de la prison.

[quote_box_center]Pour une femme, c'est une grande honte.[/quote_box_center]

Après la révolution
Après la révolution, ces femmes qui témoignent de la torture qu'elles ont subi ne sont pas toujours prises au sérieux. Il n'y a presque aucun document, aucune preuve de ce qu'elles ont subi et aucune reconnaissance. Plusieurs cas de viols par des policiers ont été rapportés depuis 2011. Amnesty international avait dénoncé le cas de Meriem, la jeune fille violée par des policiers, dans sa voiture en 2012. D'autres cas de tortures en 2015, sur des hommes, ont été révélés par l’Organisation contre la torture en Tunisie. 

Elodie Potente




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