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Syriza rassemble la gauche de la gauche

REPORTAGE - Divisés, les frondeurs du PS, les Verts, le PCF et Mélenchon sont réunis à Paris ce week-end.

Arthur Nazaret , Mis à jour le
Eric Coquerel, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent  samedi lors du Forum européen des alternances organisés par le Parti communiste.
Eric Coquerel, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent samedi lors du Forum européen des alternances organisés par le Parti communiste. © Sipa

Un traité, des tréteaux. Dix ans après le "non" au traité constitutionnel européen, l'autre gauche se retrouve le temps d'un week-end place de la République à Paris. Le mot d'ordre a changé : il s'agit de soutenir la Grèce face à ses créanciers. Une trentaine de partis ­européens ont répondu présent. Au pied de la scène, Jean-Luc ­Mélenchon discute avec les frondeurs socialistes Marie-Noëlle Lienemann et Pouria Amirshahi pendant que le communiste Pierre Laurent accueille l'écologiste Emmanuelle Cosse . De loin, cette journée respire l'union. 

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Sur l'estrade, la présidente du Parlement grec, Zoé Konstantopoulou, assène que "l'austérité tue" et, dans l'auditoire, tout le monde opine. Prenant le relais, Pouria Amirshahi encourage : "Tenez bon! Il faut que cette digue grecque tienne."

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Au micro, Pierre Laurent ­demande à François Hollande d'être du côté grec. "Au-delà des débats qui nous traversent, nous pouvons afficher des convergences, notamment sur la question européenne", lance le leader du PCF. Refus du traité transatlantique, demande d'un réexamen de la légitimité de la dette, idée de salaires minimum et maximum en Europe… Voilà quelques points d'accords. "Tout cela ne se traduira pas forcément en termes électoraux", nuance Cosse, alors que son parti prône l'autonomie pour les prochaines régionales. "Tous les rendez-vous ne sont pas électoraux, mais si on prend l'année écoulée, nous sommes plutôt dans une phase d'accélération du rapprochement", se persuade Pierre Laurent.

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"Dépasser les étiquettes et fonder un mouvement commun"

Vraiment? Il y a quatre mois, cette gauche alternative se retrouvait déjà pour soutenir Syriza lors d'un meeting à Paris. Depuis, les élections départementales ont servi de banc d'essai à leur alliance. Mais l'expérimentation a manqué de faire exploser EELV. Jugeant le résultat décevant, les écologistes ont donc repris leurs billes. Les bans du mariage n'étaient pas publiés que Cécile Duflot actait leur séparation.

Jean-Luc Mélenchon, lui, ­n'aura pas pris une seule fois la parole dans ce grand barnum organisé par le PCF. Depuis les municipales, le Front de gauche est en panne et la gauche de la gauche se divise, sans avoir convaincu dans les urnes. Pourtant, les participants veulent y croire. "Il faut dépasser les étiquettes et fonder un mouvement commun en abolissant les frontières, sans préempter la question de la présidentielle. Nous ne sommes pas prêts aujourd'hui pour cette élection. Mais si un jour ce mouvement devient une maison commune, alors nous ­aurons ­réussi", explique le député ­socialiste Pouria Amirshahi. Pour l'heure, place de la République, célébrer le passé reste plus facile que construire l'avenir. 

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Source: JDD papier

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