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Remaniement en vue chez Les Républicains : NKM sur la sellette

Nicolas Sarkozy ne supporte plus la « liberté de parole » que revendique sa vice-présidente, et dont elle abuse à ses yeux depuis qu’il l’a nommée, fin 2014.

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Publié le 01 juin 2015 à 23h19, modifié le 01 juin 2015 à 23h14

Temps de Lecture 4 min.

Nicolas Sarkozy et Nathalie Kosciusko-Morizet, le 30 mai.

Place au remaniement. Après avoir lancé son nouveau parti, Les Républicains, samedi 30 mai à Paris, Nicolas Sarkozy s’attelle à la constitution de la nouvelle direction. L’ex-chef de l’Etat a prévu de mener des « consultations » sur le sujet cette semaine, avant de présenter une équipe renouvelée le 9 juin, lors du premier bureau politique du mouvement. Des ajustements sont prévus. « Une refonte de l’organigramme est nécessaire », a indiqué M. Sarkozy à un proche. « On a modifié le nom et le logo donc on ne va pas répartir avec la même équipe », précise son entourage.

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Principal changement possible : l’éviction de la numéro deux de l’ex-UMP, Nathalie-Kosciusko-Morizet. Celle qui exerçait la fonction de vice-présidente est sur la sellette. M. Sarkozy ne supporte plus la « liberté de parole » qu’elle revendique et dont elle abuse à ses yeux depuis qu’il l’a nommée, fin 2014. « Il trouve qu’elle joue trop perso », résume un sarkozyste. Récemment, il n’a pas apprécié qu’elle se prononce publiquement pour une baisse massive des impôts de 100 milliards d’euros dès 2017 en cas d’alternance ni qu’elle assiste à la cérémonie au Panthéon, présidée par François Hollande, le 27 mai. Depuis six mois, elle n’a cessé de se démarquer des positions de M. Sarkozy, que ce soit sur l’opportunité d’organiser une journée de réflexion sur l’islam, sur l’interdiction des menus de substitution dans les cantines scolaires ou sur le « ni-ni » lors de la partielle du Doubs.

Pour M. Sarkozy, un minimum de soutien de celle qui fut sa porte-parole pendant la campagne présidentielle de 2012 serait pourtant la moindre des choses, lui qui juge qu’elle lui doit tout, ou presque. « Si elle a été numéro deux, c’est parce que je l’ai voulu car elle est très minoritaire dans le parti », a-t-il remarqué devant un proche. « NKM ? Elle représente une proportion non négligeable de 1 % des adhérents de l’UMP », se moque un sarkozyste.

NKM, « entièrement libre »

M. Sarkozy en a tiré une conclusion : il n’entend pas maintenir NKM dans la direction si elle continue à le contredire. « On ne peut pas à la fois être dans l’organigramme et avoir une liberté de parole totale », juge-t-il. Pour autant, son départ n’est pas encore acté. Le président du parti laisse entendre que la balle serait dans le camp de NKM. Devant son entourage, il a posé la question en ces termes : « Met-elle le collectif avant sa liberté de parole ou le contraire ? A-t-elle envie de s’astreindre au minimum de collectif que suppose le poste de numéro deux ? »

L’ex-chef de l’Etat hésite car, en la mettant dehors, il perdrait d’un coup tout ce que NKM incarne au sein du parti : une femme jeune et moderne qui incarne une ligne modérée à droite. « L’autre souci, c’est qu’en la virant, elle deviendrait une ennemie de l’extérieur », complète un sarkozyste.

La députée de l’Essonne, elle, paraît avoir déjà intégré sa sortie, allant jusqu’à parler au passé de son travail au sein du parti. Lundi, elle a indiqué sur RTL avoir « été heureuse » d’avoir piloté la refonte des statuts du parti. Interrogée sur son maintien ou non à son poste, elle a répondu simplement : « On verra bien ! » Défendant une nouvelle fois sa liberté d’expression, elle n’a pas hésité à tenir des propos désobligeants à l’égard de M. Sarkozy. Quand France 3 a évoqué dimanche la perspective d’un match-retour Hollande-Sarkozy en 2017, elle a lâché : « Si l’Histoire a l’air de repasser les plats, ça intéressera pas… »

Sortir de la direction pourrait lui permettre de prendre son autonomie vis-à-vis de M. Sarkozy, afin de voler de ses propres ailes. Décidée à défendre sa « sensibilité », NKM se dit d’ailleurs « entièrement libre » et ne cache pas son envie de se présenter à la primaire à droite pour la présidentielle. Manifestement sur le départ, elle veille toutefois à ne pas couper tous les ponts. Son entourage assure qu’elle pourrait rempiler dans l’équipe dirigeante du parti, « si on lui proposait une mission intéressante ». Comprendre : la rédaction du projet présidentiel. Sa mission sur les statuts « est terminée, il peut y en avoir d’autres », a-t-elle d’ailleurs précisé.

Woerth devrait être promu

De son côté, le numéro trois du parti, Laurent Wauquiez, devrait être reconduit. M. Sarkozy vante régulièrement son « talent », soulignant que sa ligne droitière plaît aux militants. Le maire du Puy-en-Velay, qui s’apprête à être tête de liste pour les élections régionales en Rhône-Alpes-Auvergne en décembre, veut rester à son poste. « Je souhaite poursuivre ma mission. Je n’ai pas l’habitude de m’engager que pour quelques mois mais d’aller jusqu’au bout de ma mission », a-t-il déclaré dimanche, sur BFM-TV.

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L’ancien ministre du budget, Eric Woerth, qui vient d’être blanchi dans l’affaire Bettencourt, doit pour sa part être promu. M. Sarkozy ne cesse de vanter les qualités de celui qui occupe déjà le rôle de conseiller économique du président du parti. Il l’a même fait applaudir samedi, lors du congrès de refondation de l’UMP, en saluant « un très honnête homme et un républicain ».

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D’autres personnalités devraient monter en garde, comme le maire de Tourcoing, Gérald Darmanin, qui occupait la fonction de secrétaire général adjoint aux élections dans la précédente direction ; l’ex-ministre Pierre Lellouche, qui était délégué de l’UMP aux relations internationales ; la députée Isabelle Le Callennec, qui était porte-parole, ou encore Lydia Guirous, ex-secrétaire nationale de l’UMP aux valeurs de la République et à la laïcité, sur laquelle M. Sarkozy ne tarit pas d’éloges. La navigatrice Maud Fontenoy, qui vient de s’engager dans le parti Les Républicains, devrait quant à elle être nommée secrétaire nationale à l’environnement. Un des domaines de prédilection de… NKM.

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