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Tanzanie : le nombre d’éléphants divisé par deux en cinq ans

La Tanzanie est devenue l’une des principales routes du commerce illégal de l’ivoire entre l’Afrique et la Chine.

Par  (Dar Es Salaam, contributeur au Monde Afrique)

Publié le 02 juin 2015 à 11h48, modifié le 02 juin 2015 à 18h39

Temps de Lecture 2 min.

Eléphants en bordure du parc national de Mikumi au centre-est  de la Tanzanie, en février 2015.

« La population d’éléphants a chuté de 63 % en cinq ans, passant de 109 000 à 43 000 spécimens », a annoncé lundi 1er juin le ministre des ressources naturelles et du tourisme tanzanien Lazaro Nyalundu lors d’une conférence à Arusha. Cette annonce officialise les résultats d’un recensement aérien réalisé en 2014 par l’Institut de recherche tanzanien de la faune en partenariat avec l’Association zoologique de Francfort, une organisation non gouvernementale allemande.

La réserve de Selous est l’une des sept zones du pays où a été effectué le recensement. Située à l’est de la Tanzanie, cette réserve naturelle de 44 000 km2, longtemps considérée comme la zone abritant la plus importante population d’éléphants d’Afrique de l’Est, est sévèrement touchée avec une disparition de 66 % de ses éléphants en cinq ans. Dans les années 1970, la réserve comptait plus de 100 000 spécimens contre seulement 15 000 aujourd’hui.

Embarrassé par cette étude alarmante dont les conclusions avaient été remises dès janvier 2015 aux autorités, le ministère des ressources naturelles et du tourisme avait alors demandé une seconde expertise arguant de chiffres faussés par des migrations animales.

En Tanzanie, la disparition progressive des éléphants a un impact économique direct. Les safaris animaliers représentent près de 16 % du produit intérieur brut et attirent chaque année plus d’un million de touristes. Selon l’Association zoologique de Francfort, « la principale cause de ce déclin est due à une dramatique recrudescence du braconnage contre laquelle la Tanzanie peine à lutter par manque de moyens pour surveiller les zones protégées ».

Organisations criminelles et corruption

Longtemps considérée comme un exemple pour le rôle joué dans l’interdiction du commerce international de l’ivoire en 1989, la Tanzanie avait réussi à augmenter et stabiliser ses populations d’éléphants autour de 150 000 spécimens au début des années 2000. Puis une résurgence du commerce illégal de l’ivoire à destination des marchés asiatiques, ­ principalement la Chine, ­ a entraîné à partir du milieu des années 2000 de nouveaux massacres.

Selon une étude publiée en novembre 2014 par l’Agence d’investigation environnementale (EIA) basée à Londres, « la Tanzanie joue aujourd’hui un rôle central dans le commerce illégal de l’ivoire. En 2013, 10 000 éléphants ont été tués, soit l’équivalent de 30 par jour. Cette crise du braconnage est due à un mélange toxique entre apparition d’organisations criminelles chinoises et corruption de certains membres de l’administration tanzanienne ».

Face à ces chiffres et à la disparition programmée des éléphants si le pays ne parvient pas à endiguer le braconnage, Lazaro Nyalundu s’est engagé à mettre en place un certain nombre de mesures. Le 25 mai, après avoir signé un accord de coopération à Maputo avec son homologue mozambicain Celso Correia pour lutter contre les massacres d’éléphants, le ministre des ressources naturelles tanzanien a annoncé une augmentation du nombre de rangers dans les zones affectées.

Lazaro Nyalundu a également déclaré que « la guerre contre le braconnage s’intensifierait » sur le plan judiciaire. En mars 2015, 988 affaires sur des cas de braconnages ont été ouvertes, 424 ont été traduites en justice mais seulement 18 condamnations à des peines de prison ont été prononcées. Alors que les Etats­-Unis et l’Allemagne se sont engagés à apporter un soutien à la Tanzanie, la Chine, souvent pointée du doigt comme principal acheteur d’ivoire, a annoncé elle aussi sa participation avec un apport de « 50 véhicules et autres équipements pour combattre le braconnage ».

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