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Djokovic-Nadal: la finale avant l’heure passée au crible

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Rafael Nadal et Novak Djokovic s’affrontent ce mercredi en quart de finale de Roland-Garros, dans un choc aux allures de finale avant l’heure. Sarah Pitkowski, notre consultante tennis, décortique pour vous ce match des titans.

La forme du moment : avantage Djokovic

Pour Sarah Pitkowski, pas photo. Entre un Djokovic numéro 1 mondial (39 victoires, 2 défaites cette saison) et un Nadal 7e (30 victoires, 9 défaites) et à côté de ses pompes, même sur terre battue, depuis le début de l’année, le rapport de force est clair en termes de courbes de forme.

« Depuis le début de l’année, c’est Novak Djokovic qui a l’avantage. Il est invaincu depuis février, il est à plus de 25 matches d’affilée remportés, dont 14 sur terre battue. Nadal n’a remporté aucun tournoi sur terre battue à part en Amérique du Sud en février, et depuis il a enchaîné les déconvenues et les déceptions sur la terre européenne. Concernant la forme du moment, c’est avantage Djoko. »

L’ascendant psychologique : avantage Nadal

Djokovic a beau sembler loin au-dessus de la mêlée, Roland reste un monde à part, dans lequel Nadal règne en patron depuis 2005 (neuf victoires en dix participations). Pour Sarah Pitkowski, le passif entre les deux hommes sur l’ocre de la Porte d’Auteuil jouera forcément en faveur de l’Espagnol. Tout robot qu’il est, le Serbe aussi peut gamberger.

« Sur le plan psychologique, je mettrais Nadal. Il a neuf titres ici à Roland, et il y a déjà battu Djokovic à six reprises. Ce n’est pas rien. Donc forcément, l’avantage mental est de son côté. »

Le soutien du public : 50/50

Entre un Djokovic dragueur comme jamais du public parisien et un Rafa Nadal rendu plus humain par ses récentes défaites, le cœur de Sarah Pitkowski balance.

« Je pense qu’on est à 50/50. Djokovic est en campagne de séduction assez importante depuis le début de la quinzaine. On le voit chahuter avec les ramasseurs de balles, plaisanter en parlant en français au speaker à la fin des matches. Il sait que le public aura son mot à dire et qu’il pourra influencer le match, donc il essaye de se le mettre dans la poche. Nadal, je pense qu’il y a aussi une partie du public qui a envie de le supporter. Quand il était ultra-favori, notamment contre Federer, on sentait que le public parisien était du côté du Suisse. Mais je pense qu’il arrive sans repères, sans confiance, et on sait que le public aime bien les outsiders. Pour une fois, Nadal est outsider. Et ce serait beau qu’il y ait une « decima » (un 10e sacre, ndlr) ici. »

La maîtrise des grands rendez-vous : avantage Nadal

Entre ces deux monstres du tennis mondial (22 Grands Chelems à eux deux), la maîtrise des grands rendez-vous n’est plus vraiment à prouver. Mais pour Sarah Pitkowski, Roland-Garros est l’un des seuls tournois que Djokovic n’a jamais parfaitement géré.

« L’un et l’autre, lors des finales de grands chelems, qu’ils les gagnent ou qu’ils les perdent, ils le font à la régulière. En dehors de Roland-Garros, ce serait 50/50, mais ici, la balance penche pour Nadal. Djokovic n’arrive pas à boucler l’histoire à Paris. Il a chuté en demie, il a chuté en finale. Il y a eu des drames pour lui ici, et ça pourrait jouer. »

Le pronostic de Sarah : victoire de Djokovic

Même si Nadal semble tenir la corde dans ce bilan, Sarah Pitkowski estime que c’est la forme du moment qui devrait prendre le pas sur le reste, et fait de Novak Djokovic son favori.

« Je mettrais une pièce sur Djokovic. Pour moi, c’est du 60/40. »