Des enseignants épuisés de porter « l'école à bout de bras »
Des enseignants installent des affiches devant le parlement de Québec.
Photo : Pascal Poinlane
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des banderoles dénonçant la surcharge de travail des enseignants et des professionnels de l'éducation sont apparues ce matin devant l'Assemblée nationale à Québec.
Les manifestants avaient planté des affiches montrant des thermomètres pour symboliser la pression engendrée par l'augmentation des tâches pour les enseignants et le personnel de soutien dans les écoles.
Des négociations sont actuellement en cours avec le gouvernement Couillard pour le renouvellement des conventions collectives dans le milieu de l'éducation.
Les enseignants et le personnel de soutien dénoncent le manque « criant » de services pour les élèves en difficultés dans un contexte où la tâche s'alourdit sans cesse.
« On veut faire de l'éducation une priorité au Québec et on ne se sent pas écouter en ce moment. Ce n'est pas juste l'augmentation de cette tâche qu'on veut dénoncer, mais toutes les mesures qu'on veut adopter », dénonce Pierre-Luc Sinotte, un enseignant en éducation physique.
La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec affirme pour sa part que 275 postes de professionnels seront abolis au Québec pour la prochaine année scolaire.
« On a des psychologues, des orthophonistes qui font 8, 9 parfois 10 écoles. Les listes d'attente sont longues et les enfants n'ont pas les services dont ils ont besoin lorsqu'ils ont un handicap ou qu'ils sont en difficultés », affirme la présidente Johanne Pomerleau.
Un métier moins intéressant?
Sur le point de prendre sa retraite, Brigitte Lemieux témoigne pour sa part des changements dans le milieu de l'éducation. À ses yeux, le métier a beaucoup changé, et pas pour le mieux.
Une affiche installée devant le parlement.
Photo : ICI Radio-Canada
« C'est pire qu'avant parce que ça touche directement les services aux élèves maintenant. On augmente le ratio profs/élèves et le nombre d'élèves en difficultés dans les classes et on coupe le service », illustre l'enseignante en Montérégie.
La précarité, la réduction des conditions de travail et l'augmentation des quotas d'élèves par classe engendreront aussi des problèmes de recrutement, soutient la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec.
« Le personnel professionnel qui est déjà difficile à attirer dans le milieu de l'éducation, il sera encore plus difficile à attirer parce que la tâche est de plus en plus lourde et les conditions sont de moins en moins intéressantes », dit-elle.
Les affiches des enseignants ont rapidement été enlevées ce matin par les constables spéciaux de l'Assemblée nationale sur la colline Parlementaire.
