ECONOMIETim Cook s'attaque à Google et Facebook qui «dévorent» les données personnelles

Tim Cook s'attaque à Google et Facebook qui «dévorent» les données personnelles

ECONOMIELe patron d'Apple se pose en défenseur de la vie privée...
Tim Cook, le patron d'Apple, en avril 2015.
Tim Cook, le patron d'Apple, en avril 2015. - Richard Drew/AP/SIPA
Philippe Berry

Philippe Berry

Tim Cook remet ça. Lors d’un dîner, mardi soir, le patron d’Apple a attaqué Google et Facebook – sans les nommer – sur le front de la publicité. « Dans la Silicon Valley, certains dévorent tout ce qu’ils peuvent apprendre sur vous et essaient de le monétiser. Nous pensons que c’est mal. Ce n’est pas ce genre d’entreprise qu’Apple veut être. »

Le patron d’Apple a ensuite précisé sa pensée : « Vous ne devriez jamais marchander pour un service que vous croyez gratuit mais qui a en fait un coût élevé. C’est particulièrement vrai quand on collecte des données sur votre santé ou vos finances. »

Apple a aussi un service publicitaire

Apple et Google ont des business models différents. Apple vend des iPhone avec des marges considérables, alors que Google et Facebook proposent des services gratuits mais collectent des données pour gagner de l’argent via des publicités ciblées. Malgré tout, Cook oublie qu’Apple dispose également d’une régie, avec iAds, et moissonne aussi nos informations.

« Lorsque vous créez un identifiant Apple, achetez un produit (…), nous pouvons collecter tout un ensemble d’informations, y compris votre nom, adresse postale, numéro de téléphone, adresse électronique », stipule sa charte. « Nous utilisons également vos données personnelles pour améliorer nos produits, services, contenus et publicités. » Sur la page d’iAds, Apple promet « 400 critères pour cibler » les annonces. L’entreprise, à sa décharge, ne collecte en effet pas de données sur les transactions d’Apple Pay et ne stocke que localement les infos santé de la plateforme HealthKit.

La mine d’or de Google Photos

Mais l’attaque la plus virulente de Tim Cook était destinée à Google Photos, qui propose un stockage illimité gratuit, et peut reconnaître toutes les photos de votre chat ou de votre fille. « Maintenant, même vos photos de famille sont analysées et vendues, et Dieu seul sait à quelles fins publicitaires elles seront exploitées », a tonné Cook.

Le choix devient ici presque philosophique. Car l’adage « Avec les services gratuits, c’est vous le produit » n’est pas sans contrepartie intéressante à l’heure du contexte. La reconnaissance d’image a atteint un tel niveau que Google peut tout savoir sur nous (nombre d’enfants, leur âge, les marques que nous portons, si le canapé est usé etc.). De l’autre, Google Photos règle le problème du classement de nos images, qui est un vrai calvaire sur mobile. Et l’assistant Google Now, qui analyse nos emails et bientôt nos SMS, est plus intelligent que Siri. Si Google est le diable, comme le suggère Cook, c’est aussi un diable utile.

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