Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le Kazakhgate : une affaire d’Etat

En 2010, la France vendait pour 2 milliards d’euros de matériel militaire au Kazakhstan. En échange, des proches de l’Elysée sont soupçonnés d’avoir fait pression sur la Belgique pour dépêtrer trois oligarques kazakhs des rets de la justice belge. Une opération sur fond de commissions occultes qui met en cause l’entourage de Nicolas Sarkozy.

Par  et

Publié le 04 juin 2015 à 14h42, modifié le 09 juillet 2015 à 17h46

Temps de Lecture 18 min.

Article réservé aux abonnés

Le 27 octobre 2010 à Paris, Nicolas Sarkozy et le président Noursoultan Nazarbaïev signent un accord pour un très gros contrat : la vente de 45 hélicoptères militaires Eurocopter au Kazakhstan.

Les policiers ont bien aimé la vue, paraît-il. Une bâtisse imposante, dotée d’une vaste piscine aux eaux turquoise, surplombant la ­Méditerranée. C’est ici, à Saint-Jean-Cap-­Ferrat, qu’une équipe de l’Elysée a négocié de manière fort discrète avec le pouvoir kazakh, au printemps 2009, au lieu-dit Le Petit Rocher, une villa de rêve où ont naguère séjourné David Niven et Charlie Chaplin. Ici aussi que les enquêteurs ont donc débarqué, mercredi 20 mai, pour fouiller les moindres recoins, et saisir au passage une Rolls-Royce Phantom.

Le propriétaire des lieux, Patokh Chodiev, n’était pas là. Prudemment réfugié à Moscou. Le milliardaire de 62 ans a la double nationalité, belge et kazakhe. Intime de Vladimir Poutine et du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, il est désormais la cible de la justice française. Comme le préfet honoraire Jean-François Etienne des Rosaies, le sénateur UDI Aymeri de Montesquiou (duc et descendant du mousquetaire d’Artagnan) et l’ancien ministre et président du Sénat belge Armand De Decker.

Un sacré casting empêtré dans une affaire d’Etat. Un « Kazakhgate » qui implique dangereusement l’Elysée, époque sarkozyste. L’accusation ? Les protagonistes sont tous suspectés, moyennant commissions occultes, d’avoir fait pression sur la Belgique, en 2011, à la demande du président Nazarbaïev, pour permettre à Chodiev et à deux de ses amis d’échapper à la justice d’outre-Quiévrain. L’intérêt de la France ? Vendre ses produits, militaires surtout, au très riche Kazakhstan. L’Elysée aurait joué les intermédiaires entre Kazakhs et Belges. Nom de code de ­l’opération entre ces drôles d’initiés ? « Charly Parker » (pour Chodiev Patokh).

Il vous reste 92.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.