
De retour du congrès du PS à Poitiers, Claude Bartolone était, dimanche 7 juin, sur le marché de la ville de Puteaux, dans les Hauts-de-Seine. Venu soutenir la liste menée par Christophe Grébert (Modem, PS et EELV) à la municipale des 14 et 21 juin, organisée à la suite de l’annulation par le Conseil d’Etat du scrutin de 2014, le candidat (PS) aux régionales en Ile-de-France en a profité pour rôder quelques thèmes de sa campagne.
Accompagné de Jean-Vincent Placé, président du groupe EELV au Sénat, M. Bartolone a vanté le « rassemblement » opéré autour de M. Grébert, qui doit nous servir d’exemple bien au-delà de Puteaux », a-t-il glissé. « Nous devons éviter les divisions si nous voulons présenter une alternative crédible pour la suite » a-t-il déclaré, réaffirmant sa volonté d’un rapprochement entre le PS et les écologistes au gouvernement et derrière une éventuelle candidature de François Hollande en 2017.
En revanche, M. Bartolone a confirmé qu’il ne mènerait pas aux régionales une liste d’union avec EELV au premier tour. « Je prends acte, a-t-il regretté, que les conditions mécaniques n’ont pas été réunies. Et bien ! », s’est exclamé le patron de l’Assemblée nationale, « que chacun y aille avec la volonté de défendre son projet mais avec la ferme ambition de représenter une force de rassemblement » au second tour, a-t-il prévenu.
Au passage M. Bartolone a brocardé le rapprochement en cours entre Valérie Pécresse, chef de file des Républicains en Ile-de-France et Chantal Jouanno, candidate de l’UDI. « Je préfère notre démarche à la marchandisation à laquelle on assiste entre les Républicains et l’UDI, a-t-il déclaré. Entre eux, c’est “donnez-nous des têtes de listes et on fait l’union”. Où sont leurs points d’accord ? Moi je préfère dire : “on y va chacun de son côté et on se renforce au second tour”», a-t-il ajouté.
De son côté, Jean-Vincent Placé, conseiller régional (EELV) s’est dit soucieux que « les écologistes restent respectueux de l’action du gouvernement », pendant la campagne.
« La métropole est en panne »
Député de Seine-Saint-Denis, M.Bartolone a saisi l’occasion de son déplacement à Puteaux, l’une des villes les plus riches de la région pour souhaiter de nouveau « un rééquilibrage » entre l’est et l’ouest de l’Ile-de-France. Mais c’était aussi pour mieux constater l’impuissance de la future métropole du Grand Paris (MGP) à y parvenir. « La métropole est en panne, a renchéri M. Bartolone. Il y a une alliance qui l’a réduite à la portion congrue. Si aujourd’hui on en reste là je préfère qu’on reporte » sa création, a-t-il confié.
Le gouvernement a programmé la création de la MGP au 1er janvier 2016. Mais le Sénat a voté, début juin, son report au 1er janvier 2017 lors du vote en seconde lecture du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe).
Reste à savoir si les députés voteront, à leur tour, le délai souhaité par le Sénat, lors du dernier l’examen du texte, en juillet. Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation, s’y était fermement opposée au Sénat. « L’idée fait son chemin », a cependant glissé M. Bartolone, dimanche.
La MGP doit englober Paris, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine. Pour certains élus proches de M. Bartolone, le report de sa création permettrait d’élargir son périmètre à l’échelle de la région. Sur le marché de Puteaux, dimanche, un parlementaire PS du 92 décryptait : « Huchon [le président actuel de la région] n’a pas réussi à tuer le projet de MGP alors qu’elle torpille les pouvoirs de la collectivité régionale. Bartolone va peut-être y parvenir ».
Pour le candidat PS, « il faut être de nouveau plus ambitieux. On voit bien que c’est le périmètre régional qui va jouer un rôle extrêmement important dans l’aménagement solidaire de la région » , a jugé M. Bartolone.
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