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Le système de retraites reste loin de l’équilibre financier

EXCLUSIF - Selon le nouveau rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites, le déficit des régimes atteindra encore 0,4 point de PIB en 2019-2020.

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Le Conseil d’orientation des retraites va publier son avant-projet de rapport annuel.

Par Solveig Godeluck

Publié le 8 juin 2015 à 15:22

Le compte n’y est pas. Selon les projections actualisées du Conseil d’orientation des retraites (COR), le besoin de financement de l’ensemble des régimes de retraites s’établira encore à 0,4 % du PIB en 2019 et 2020, autrement dit à pas loin de 10 milliards d’euros. Le déséquilibre perdure en dépit des engagements des gouvernements successifs, et alors que la dernière réforme du régime général n’a qu’un an, et que celle de 2010 a repoussé de deux ans l’âge légal de la retraite. Selon l’avant-projet de rapport annuel du COR que se sont procuré « Les Echos », qui doit être débattu mercredi, l’équilibre est possible à plus long terme. Mais il faudrait pour cela que la croissance des revenus d’activité dépasse durablement 1,5 % par an.

A l’équilibre qu’au début des années 2030

Dans son scénario central _ même si le Conseil ne privilégie aucun scénario parmi les 5 étudiés_, le COR estime que les retraites ne seront à l’équilibre qu’au début des années 2030. A condition que les revenus d’activité progressent de 1,5 % par an et que le taux de chômage retombe à 4,5 % à cette échéance. Dans ce cas de figure, « les déficits accumulés au cours des quinze premières années de projection n’étant pas entièrement couverts par les excédents des dix années suivantes », les régimes de retraites généraient encore une dette sur 25 ans, écrit le COR, mais elle serait minime (0,1 point de PIB).

Avec un taux de chômage à 7 % à moyen terme et des revenus d’activité progressant moins vite (1,3 % par an), le besoin de financement serait encore de 0,5 point de PIB en 2030, et même supérieur à 1 % de PIB en 2040 si les revenus progressaient de seulement 1 % par an. La dégradation de l’emploi déséquilibre en effet moins le solde financier que la faiblesse des revenus d’activité, qui a un effet cumulatif au fil du temps, résume le COR.

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Faible marge de manoeuvre

Celui-ci donne des clefs pour les réformes à venir, qui sont nécessaires au vu des besoins. Les partenaires sociaux qui oeuvrent à redresser les régimes complémentaires des salariés, Agirc et Arrco, y seront certainement attentifs. Le montant des pensions moyennes rapporté aux revenus d’activité n’a cessé de croître ; mais à partir de 2015 cette tendance s’inverse en raison de l’indexation des droits à pension sur l’inflation. Les prix progressent moins vite que les salaires, et l’écart grandit avec les années, par accumulation. La situation relative des retraités par rapport aux actifs, si elle est favorable aujourd’hui, va donc se dégrader durablement, un argument repris par les opposants à une poursuite du gel des pensions.

Autre levier difficile à actionner : les prélèvements (cotisations, contributions de l’Etat, etc.), qui ont crû rapidement ces dernières années. Pour un salarié du privé, le taux cumulé de cotisation, qui est censé ne pas dépasser 28 % du salaire brut (selon la dernière réforme), se stabiliserait à 27,5 % en 2017. La marge de manoeuvre est donc faible. Enfin, l’âge effectif de départ à la retraite va dépasser 62 ans en 2018 et 64 ans à la fin des années 2030, en vertu des mesures d’âge déjà décidées. En dépit de cette évolution, on ne comptera plus que 1,4 cotisant pour un retraité à la fin des années 2040.

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