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Les résultats de la première étude de l'Observatoire de la santé visuelle et auditive (réalisée par OpinionWay pour le Groupe Optic 2ooo) ont de quoi inquiéter : les adolescents de 13 à 18 ans passent en moyenne 4 h 24 devant un écran chaque jour (6 heures pendant les week-ends) et 9 heures à écouter de la musique avec un casque ou des écouteurs.

Mais, au-delà de ces chiffres, ce sont les conséquences de ce comportement qui ont intéressé les auteurs de ce travail. En effet, près de la moitié des jeunes interrogés ont déjà éprouvé une gêne visuelle à la suite de l'utilisation prolongée d'un écran et un quart d'entre eux, une gêne auditive pendant l'écoute d'une musique amplifiée.
Pour mémoire, un jeune Européen sur deux serait myope en fin de parcours scolaire, selon une étude publiée dans une revue scientifique en mai 2015 dernier. En Asie, ce problème de vision concerne 80 % des jeunes urbains, contre 25 à 40 % parmi les générations précédentes. Quant aux pertes auditives liées au bruit, elles pourraient toucher jusqu'à 10 % des adolescents, selon un travail plus ancien. "Les troubles visuels et auditifs sont les problèmes de santé les plus répandus chez les adolescents et les jeunes adultes, mais ne semblent pas être ceux qui les préoccupent le plus, souligne le communiqué d'Optic 2000. Les raisons de ces atteintes précoces de la vue et de l'audition n'ont pas encore été toutes identifiées. Dans les deux cas, cependant, la révolution technologique, avec son tsunami de sollicitations visuelles et sonores, semble jouer un rôle central, que les chercheurs commencent à décrypter."
"Se vider la tête"
Malheureusement, les jeunes ne tiennent pas compte des signaux d'alerte envoyés par leurs yeux et leurs oreilles en "surchauffe". Parmi ceux interrogés, 44 % ont déjà éprouvé une fatigue visuelle et/ou une sensation d'œil sec à la suite de l'utilisation prolongée d'un écran. Néanmoins, ils sont 37 % à ne pas porter leurs lunettes alors que 86 % pensent qu'elles leur sont utiles ! Un comportement que regrette le Pr Dominique Bremond-Gignac, chef du service d'ophtalmologie au CHU Necker-Enfants malades à Paris. Elle rappelle la nécessité d'un suivi ophtalmologique régulier et elle prône la réalisation de nouvelles études pour déterminer le délai au-delà duquel le fait de regarder un écran a un impact sur la vision.
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Quant à l'audition, ce n'est guère mieux : un quart des jeunes a déjà ressenti des sifflements et/ou des bourdonnements, ou encore des réactions de douleurs à cause du bruit ou pendant l'écoute d'une musique amplifiée. C'est pourquoi le Pr Thierry Van Den Abbeele, chef du service ORL de l'hôpital universitaire Robert-Debré à Paris, recommande la limitation des niveaux de sortie des appareils et l'emploi de casques dit "ouverts" plutôt que des inserts ou oreillettes... Il préconise, lui aussi, le lancement d'études de suivi d'adolescents utilisant tous ces dispositifs afin de préciser les risques réels.
En attendant, les jeunes continuent à monter le son, car cela permet de "se vider la tête", explique le Dr Monique Dagnaud, sociologue et directrice de recherche au CNRS. "Plus généralement, la musique colore le quotidien en suscitant ou en accompagnant les émotions" et permet d'"alléger les pressions du quotidien". Pour elle, les écrans constituent un véritable mode de vie, "ils contribuent à la construction de la personnalité et aux jeux sur les identités". Seul espoir : un adolescent sur deux déclare modifier son comportement à la suite de conseils qu'il peut recevoir. 88 % d'entre eux se disent sensibles à ces messages lorsqu'ils sont émis par des professionnels de santé...
On contrôlait moins la myopie des enfants à cette époque là ! Mon père qui est né quelques années avant vous, avait de g...raves problèmes d'audition et c'est à 20 ans qu'il l'a compris lui-même et qu'il a demandé à être examiné. Pendant toute son enfance et son adolescence personne ne l'avait jamais détecté. C'était la guerre puis l'après guerre, il y avait d'autres soucis que d'acheter des lunettes aux gamins et certains se faisaient taper sur les doigts alors que tout simplement ils ne voyaient rien au tableau. Je maintiens que sortir des chiffres en accusant les écrans si on ne sort pas les chiffres d'avant les écrans (et ma génération suffit pour le savoir puisque nous n'avions pas d'ordinateurs) n'a guère de sens.
5 enfants seulement! Lol
Avec la génération encore plus précédente. Nous étions une famille de 54 enfants, sans même la télévision personne ne l'...avait à cette époque aucuns pb de vue au début mais à 52 ans j'ai été obligé de porter des lunettes, peut-être mon travail d'informaticien.
Et quand je regarde les photos de classe, il n'y avait aucun porteur de lunettes "de mon temps".
Je suis né en 45...