Paillé : "Sarkozy doit faire un gros travail de maîtrise personnelle"

Dans "Sarkozy, retour perdant" (L'Archipel), Dominique Paillé, un ancien partisan, veut "aider" l'ancien chef de l'État à faire son autocritique... Entretien.

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Selon le député des Deux-Sèvres, les causes de l'échec de Nicolas Sarkozy sont à rechercher
Selon le député des Deux-Sèvres, les causes de l'échec de Nicolas Sarkozy sont à rechercher "dans son comportement et sa gouvernance". © Bruno Bebert/Sipa

Temps de lecture : 2 min

Le député des Deux-Sèvres Dominique Paillé
Le député des Deux-Sèvres Dominique Paillé
Le Point : Dans votre livre Sarkozy. Retour perdant, vous dressez un inventaire terrible du quinquennat précédent. Pourquoi vouloir enterrer un homme politique qui, aujourd'hui, demeure incontournable à droite ?

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Dominique Paillé : Je dresse un inventaire que je crois juste et lucide. En démontrant que les causes de l'échec de Nicolas Sarkozy résident dans son comportement et sa gouvernance plus que dans ses résultats politiques honorables, je lui offre la possibilité de se remettre en cause pour ne pas - s'il revient - reproduire des erreurs fatales. Il s'agit de l'aider à accomplir une indispensable autocritique.

Vous avez été son conseiller au début du mandat. De quand date votre rupture avec lui et pour quel motif ?

Je m'en suis éloigné à partir de la fin de 2010, à l'issue du discours de Grenoble. Le populisme droitier est trop éloigné de mes convictions profondes pour que je puisse prendre ma part à sa promotion. Tactiquement, Nicolas Sarkozy avait emprunté cette voie perdante. Je le lui ai dit. Il ne m'a pas écouté. J'ai donc avec le Parti radical, dont je suis membre depuis 1995, repris ma liberté.

Vous dites que Nicolas Sarkozy a perdu à cause de son comportement. Peut-il changer ? Ce qu'il a déjà promis une ou deux fois, du reste...

Son comportement et sa gouvernance ont été les causes principales de son échec. C'est une évidence que ses proches ont toujours occultée pour ne pas "vexer le prince". Pour changer, il lui sera nécessaire d'accomplir un gros travail de maîtrise personnelle. Il faut qu'il démontre dès aujourd'hui qu'il en est capable. Cela suppose qu'il cesse immédiatement de maltraiter ceux qui se sont toujours battus sans compter pour sa réussite. Mais chassez le naturel...

Avez-vous identifié des gens particulièrement nocifs dans son entourage ?

Nocifs, sur le fond, je ne le pense pas. Nicolas Sarkozy n'est pas homme à se laisser influencer par quelque gourou que ce soit. En revanche, il a des soutiens, des amis, qui ternissent par leur comportement, leur langage, leurs attitudes, sa propre image.

Quelle est, à vos yeux, la réforme la plus réussie du quinquennat et celle qu'il a le plus ratée de son fait ?

Il y a, comme je l'écris, plusieurs belles réussites parmi les réformes du quinquennat. Du Grenelle de l'environnement à l'instauration des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC), de la mise en place des outils de financement des investissements : FSI, renforcement d'Oseo... à la politique de soutien scolaire, il peut être fier de son action dans bien des domaines. Il y a eu aussi des ratés par insuffisance, comme la réforme des retraites, ou par inaction, comme l'union civile pour les homosexuels.

Vous avez été battu à de nombreux scrutins à partir des sénatoriales de 2008. Comment peut-on se fier à votre jugement politique dans de telles conditions ?

Sur quinze élections, j'ai connu trois échecs, dont deux à l'étranger. Cela aide à devenir lucide. Comme je n'ai pas d'esprit de revanche, ces expériences me permettent d'avoir le recul nécessaire pour une analyse sereine et une livraison sans langue de bois de mes conclusions. C'est, je pense, suffisamment rare en politique pour qu'on puisse m'accorder un crédit certain.

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Commentaires (50)

  • lasbadias24

    Sarkosy a perdu les elections a qlq chose comme moins 1 a 2 / point, et aux prochaines elections avec ou sans Paille Sarkosy peut gagner OU perdre avec ou sans les conseils de ce Mr...

  • Bexia

    Déjà c'est mal sain de constamment se préoccuper de sa défaite en 2012. Il devrait se consacrer à sa famille. Il n'a aucune chance ni Holland, tous les deux ils ont franchi la ligne du non retour. Ni l'un ni l'autre ont la stature dont la France a besoin. Sincèrement je pense qu'Alain Juppé serait probablement le meilleur choix. Bye Bye Sarko, Bye Bye Holland. On ne s'improvise pas chef d'État à la demande d'un clan. La France mérite mieux !

  • Rose13

    L'ouverture voulue par Sarkozy s'est retournée contre lui, tous ceux qu'ils a nommés en dehors de son camp lui ont planté un couteau dans le dos. Ce Paillé nous parle du style, mais ce qu''il reproche aux débuts du mandat de Sarkozy, se sont répétés chez Hollande avec le cinéma des débuts, dans l'arrivee médiatique en train ou sur la plage de Bregançon en polo parmi les baigneurs. De qui se moque monsieur Paillé ? C'est cela la bonne image d'un président ? Il préfère la forme que le fond, parce pour le fond, il le reconnaît lui - même, Sarkozy a été positif sur bien des points.