Les policiers de la ville de Tilburg vont enregistrer les nationalités et les origines ethniques de chaque personne interpellée dans la rue, rapporte le NRC Handelsblad. Cette expérience a pour but de réduire la discrimination des policiers à l’égard de certaines ethnies, explique le journal batave.

Une étude, menée pendant six ans, montre en effet que la discrimination au sein de la police représente “un problème considérable et grandissant”, selon le chercheur cité par le journal, Paul Mutsaers. L’année dernière, le chef de la police nationale Gerard Bouman avait comparé la discrimination à “un poison qui est en train de se répandre dans nos rangs”, rappelle le NRC.

Microdéportations

Certes, les personnes d’origine étrangère sont surreprésentées dans les statistiques d’infractions, mais “c’est parce que les minorités sont contrôlées de manière disproportionnée”, selon le chercheur qui a conduit l’étude. “Les policiers ont souvent comme consigne de se concentrer sur tel ou tel type de population, explique-t-il au journal. Certains jours, nous contrôlons les Marocains ou les Somaliens parce que nous avons affaire à des cambriolages et nous soupçonnons que les auteurs sont issus de ces groupes-là.

A d’autres périodes, nous repoussons tous les Roumains du centre-ville de Tilburg à cause d’une hausse des vols à la tire et de pickpockets.” Un dernier exemple cité par le chercheur concerne des “microdéportations : les migrants sont chassés [du centre-ville] dans des véhicules de police qui les déplacent vers une zone industrielle lointaine ou dans une forêt. C’est fréquent.”

L’expérience de fichage devrait commencer dès l’été et durer pendant six mois, ajoute le NRC. L’analyse des données permettra de comptabiliser les interpellations des minorités, de faire l’inventaire des arrestations discriminatoires et de déterminer la proportion d’interpellations qui mènent à des poursuites.