La start-up Plume Labs a mis au point un petit capteur qui, connecté à une application mobile, permet de suivre en temps réel la qualité de l’air que l’on respire. Il fait partie des innovations présentées à Futur en Seine.
Mesurer son exposition personnelle à la pollution, à domicile, en déplacement ou au travail : cela sera bientôt possible. Un petit capteur, tenant dans le creux de la main, connecté à une application mobile, et en un clic sur son smartphone, on pourra suivre en temps réel la qualité de l’air que l’on respire. Ce petit objet connecté, conçu par la jeune start-up Plume Labs, sera testé pour la première fois par le public au cours du festival Futur en Seine, qui se déroule du 11 au 14 juin à Paris.
« Aujourd’hui, les équipements d’analyse de la pollution de l’air sont fixes et volumineux. Grâce à un long travail de miniaturisation de ces technologies lourdes et complexes, nous voulons rendre accessible à tous la mesure de la pollution », explique Romain Lacombe, cofondateur avec son camarade de l’Ecole polytechnique, David Lissmyr, de Plume Labs. « La pollution est un phénomène invisible. Mais, insiste-t-il, ce n’est pas une fatalité : en étant informé, on peut mieux se protéger et prendre conscience que l’on peut soi-même agir pour préserver sa santé. »
Muni de ce capteur, chacun pourra ainsi connaître en tout lieu sa propre exposition aux quatre principaux polluants intérieurs et extérieurs – les particules fines, le dioxyde d’azote, l’ozone, et les composés organiques volatils. Et dès lors adapter, en connaissance de cause, ses activités.
A terme, l’application mobile fournira aussi des recommandations pratiques et des alertes personnalisées : aérer son intérieur pour évacuer les allergènes et améliorer son sommeil, choisir le bon moment pour un jogging ou une balade avec les enfants… D’ores et déjà, quatre petites icônes, représentant quatre activités – courir, faire du vélo, sortir avec des enfants en bas âge, se détendre à une terrasse de café – changent de couleur en fonction du niveau de pollution.
Observatoire citoyen de la pollution
Si le capteur en est encore au stade du prototype, l’équipe de Plume Labs voit loin. « Au-delà de la capacité de chacun à adapter ses activités, les données collectées par les capteurs, anonymisées et agrégées, peuvent alimenter des cartes de la pollution, des bases, dont la recherche pourra tirer partie », souligne David Lissmyr. « La diffusion massive de ces capteurs ouvre des perspectives très intéressantes. C’est un véritable observatoire citoyen de la pollution, au plus près de la réalité quotidienne des individus, dont va pouvoir bénéficier la recherche », se félicite Jean-François Doussin, chercheur du Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques au CNRS, qui a suivi de près tout le travail de miniaturisation entrepris par l’équipe de Plume Labs.
Le 13 mai, la start-up a lancé Plume Air Report, une première application mobile, gratuite, permettant de suivre heure par heure le niveau de pollution de fond dans une soixantaine de villes du monde. Une application qui compte, sur Paris, plus de 10 000 utilisateurs.
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Sharette, l'appli qui combine covoiturage et transports en commun (1/5)
Un nouveau radar météo pour défier les aléas climatiques (2/5)
Ganymède, la qualité de l’air au coin de la rue (3/5)
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