
Le jour où Alain Lucchini a beaucoup trop parlé était un dimanche, et ce dimanche filait vers ses 19 h 50. Une blonde vient de les faire passer, lui et son ami Toussaint Gistucci, dans le salon où les attend le propriétaire des lieux, José Santoni. Le bruit de la rue ajaccienne et de la télévision française s’invite dans le huis clos qui s’annonce. Les trois protagonistes sont des nationalistes qui ont, dans le passé, mis la cagoule.
S’avance Lucchini, 52 printemps. Cet homme qui, dans les années 1980, circulait dans la cité impériale en treillis militaire et en rangers, a désormais l’élégance discrète de celui qui s’est habitué à porter costumes et chemises sombres. Propriétaire d’un hôtel et d’une boîte de nuit, il est une personnalité d’Ajaccio. Son avocat parle d’un « honnête commerçant », le procureur de la République d’un individu « connu des services de police, même si son casier judiciaire ne fait état d’aucune condamnation grave »…
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