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Voyage au cœur de la corruption en Côte d’Azur

Dans « Razzia sur la Riviera », la journaliste Hélène Constanty nous invite à une étrange croisière, qui mêle au parfum des pinèdes celui de l’argent fou.

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Publié le 09 juin 2015 à 18h16, modifié le 14 juin 2015 à 20h00

Temps de Lecture 2 min.

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Vue du Miramar sur la Croisette à Cannes, le 16 mai.   REUTERS/Regis Duvignau

Livre du jour

Voilà un livre qui accompagnera utilement vos prochaines vacances sur la Côte d’Azur. Pour en apprécier tout le sel, il est même conseillé de prendre un bateau, par exemple dans le port de Cannes, et de longer doucement la côte jusqu’à Menton et la frontière italienne. Cap d’Antibes, cap Ferrat, baie des Anges, Monaco… des noms célèbres partout dans le monde. Car le monde entier rêve de ces rochers baignés de soleil, peuplés de pinèdes odorantes et caressés par la grande bleue.

Un paradis… et une malédiction. C’est l’un des grands notaires niçois qui résume le mieux cette fatalité qui s’est abattue sur ce morceau de France, il y a plus d’un siècle. Une leçon de géographie : « Au sud, vous avez la mer ; au nord-est, la frontière italienne ; à l’ouest, le fleuve Var. À l’intérieur, un paradis fiscal – Monaco n’a pas d’autre raison d’être –, des vieux et du fric, beaucoup de fric. (…) Il n’y a pas de bourgeoisie à Nice. La seule richesse, c’est l’immobilier. Des terres qui ne valaient rien ont pris une valeur incroyable en moins d’un siècle. Comment voulez-vous qu’un tel cadre n’attire pas l’argent sale et les escrocs du monde entier ? »

Alors durant cette promenade en bateau, à laquelle nous invite la journaliste Hélène Constanty, guettez les joyaux qui se cachent sous les pins. Ces villas Belle Epoque qui s’échangent à plus de 50 millions d’euros entre oligarques russes, émirs qataris et business­men libanais. Sans oublier quelques aventuriers français qui se risquent dans cette cage aux grands fauves où les euros coulent à flots.

Zones de non-droit

Dans cet océan d’argent, la corruption s’insinue partout, et notamment du côté des élus, voire des fonctionnaires chargés d’attribuer les permis de construire, ou simplement un anneau dans un port. Entre Cannes et Nice, nombre d’élus se sont brûlé les doigts à ce petit jeu. Certains ont tâté de la prison, comme l’ancien maire de Cannes, Michel Mouillot, d’autres sont morts avant que la justice ne les condamne, tel le premier élu de Saint-Jean-Cap-Ferrat, René Vestri, dont l’immunité parlementaire avait été levée en 2010. Des fonctionnaires sont mis à pied, à l’instar de la sous-préfète de Grasse en 2013. Mais beaucoup parviennent à passer habilement entre les mailles du filet.

D’où l’amertume des magistrats locaux, comme Eric de Montgolfier, Charles Duchaine ou Jean-Pierre Murciano, qui ont tous confié dans des livres leurs désillusions. Les zones de non-droit ne sont pas réservées aux banlieues des grandes cités.

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