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Sharette, le petit dernier du covoiturage, se lance avec la RATP

Alors que BlaBlaCar domine le marché des longs trajets, le covoiturage courte distance est en pleine ébullition, avec pléthore d’acteurs.

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Publié le 12 juin 2015 à 19h21, modifié le 15 juin 2015 à 10h13

Temps de Lecture 3 min.

Sharette a été sélectionné par la RATP pour apporter une solution de transport alternatif, pendant ses travaux d'été.

C’est encore un tout petit marché, mais c’est l’un des secteurs les plus prometteurs. Le covoiturage de courte distance, entre le domicile et le travail, est un bon moyen de désengorger les routes aux heures de pointe.

Cependant, malgré le caractère routinier et répétitif de ces voyages, ce type de service est l’un des plus difficiles à mettre aujourd’hui en place.

Si BlaBlaCar a réussi à imposer son modèle dans le covoiturage de longue distance, après certes une dizaine d’années à évangéliser le grand public, sur les trajets entre le lieu de résidence et celui du travail, aucune entreprise, ni association d’ailleurs, ne s’est encore imposée, faute de modèle économique pertinent.

Un marché naissant

Lundi 15 juin, une jeune pousse va tenter sa chance sur ce marché naissant. Sharette, lancée en 2013 par l’ingénieur Grégoire de Pins, ouvre au grand public son application de mise en relation entre conducteurs et passagers en Ile-de-France. Tout le monde pourra s’inscrire avant le lancement officiel, le 15 juillet, date de fermeture pour travaux d’un des tronçons du RER A.

« Jusqu’à présent, nous avons développé et rodé notre application en proposant notre offre sur des campus étudiants, des communautés d’agglomération ou des entreprises. Dans ces zones, nous avons considéré une “masse critique” que tout passager puisse trouver un conducteur, la condition du succès du service », indique Grégoire de Pins.

A partir de la mi-juillet, fini les communautés, le service sera ouvert à tous. Et, notamment, à tous les passagers de la RATP. Car la start-up a été sélectionnée, après un processus de six mois, par le groupe public pour apporter une solution de transport alternatif supplémentaire au bus, au tram et au métro. Sa technologie a été préférée à celles de Wedrive et Smart Autostop.

« Articuler le covoiturage au transport public »

« Dans le covoiturage, le coût du kilomètre revient autour de 6 à 7 centimes d’euro, estime Frédéric Mazzella, le patron de BlaBlaCar. Pour des trajets de plus de 300 km, cela rapporte de 18 à 20 euros au conducteur, ce qui est incitatif. En revanche, quand on propose des trajets de moins de 50 km, on tombe sur des tarifs de quelques dizaines de centimes. S’il existe une forte demande de mobilité, les conducteurs n’ont pas de fortes incitations financières, donc il faut qu’ils soient séduits par la simplicité et la facilité du service, éviter toute attente et tout détour coûteux. »

Beaucoup d’acteurs se sont essayés à la courte distance avec plus ou moins de bonheur. En mars, le pionnier du secteur, Wedrive, a mis la clé sous la porte quelques mois après l’entrée à son capital du constructeur PSA Peugeot-Citroën. Née en 2007, la PME n’a pas su trouver son public. D’autres se lancent à peine, comme Karos ou Smart Autostop, ou résistent encore, comme iDvroom. Cette filiale de la SNCF offre du covoiturage à partir des gares, mais l’un de ses fonds de commerce reste la gestion de plates-formes offrant ce service pour des collectivités. Wayz-Up, une autre start-up engagée sur cette activité, se développe pour sa part étroitement avec les entreprises (Renault, Hilti, Carrefour, etc.).

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« Ce qui nous a intéressés, à la RATP, c’est la façon dont l’offre de covoiturage vient s’articuler à celle de transport collectif, explique Dominique de Ternay, le directeur marketing du groupe public. Pour les passagers, il y a un vrai plus. Lors de la recherche d’un itinéraire, nous proposerons l’ensemble des combinaisons possibles, en incluant les offres de covoiturage quand elles existent. » Pour Sharette, c’est une exposition sans équivalent, sachant que l’application de la RATP est consultée par 2 millions de personnes chaque mois.

Chaque trajet au même tarif

Contrairement à ses pairs, qui calculent le prix des trajets selon la distance, Sharette a décidé que tout trajet serait au même tarif : 2,36 euros. Deux euros reviennent de droit au conducteur ; 36 centimes sont reversés à Sharette pour financer le service. Ce prix modeste doit aussi permettre d’assurer la fidélité des covoitureurs au site, et éviter que les utilisateurs ne s’affranchissent à terme de l’application de mise en relation.

Tout l’enjeu pour Sharette est désormais de trouver et de fidéliser les conducteurs pour proposer leurs trajets quotidiens sur l’application mobile et surtout faire en sorte que l’offre et la demande se rencontrent effectivement. « Sur 3 millions de personnes qui se déplacent chaque jour, nous espérons dès cet été 75 000 inscrits et 150 000 cet hiver », indique Grégoire de Pins. Début juillet, la RATP lancera une campagne d’information grand public dans ses stations et sur les réseaux sociaux.

Pour faire face à ces échéances et poursuivre son développement, Sharette, qui ne compte que trois salariés, cherche à lever cette année 750 000 euros.

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