RACISME - Le 12 juin a eu lieu la sixième édition des Y'a bon Awards. Cette "cérémonie parodique de remise de prix aux propos racistes, les plus représentatifs du racisme systémique, tenus par des personnalités publiques dans les médias" est bien particulière.
Elle revendique son racialisme "le but est de déconstruire .../... les préjugés ethno-raciaux et en premier lieu, celui qui nie ou dévalorise l'identité française des français non-blancs". Emanation d'une association "les Indivisibles" dont la fondatrice et figure médiatique, Rokhaya Diallo à signé un texte intitulé "Pour la défense de la liberté d'expression, contre le soutien à Charlie Hebdo!" après l'incendie criminel qui avait détruit les locaux du journal en 2011.
Les Indivisibles ont aussi, sous couvert d'humour, demandé à l'Emir du Qatar de racheter Charlie Hebdo "Pour que Charlie Hebdo ait suffisamment d'argent pour arrêter de renflouer ses caisses en utilisant les caricatures diffamantes et islamophobes du prophète Mouhammad". Cette "Charliephobie" est aussi partagée par la plupart des associations partenaires de ces cérémonies CCIF, Banlieue Plus, UJFP, Mamans Toutes Egales, Uni*T, Indigènes de la République, CRI, Foulexpress).
Lors de ces cérémonies, 36 prix ont été décernés, dont plus des trois quarts pour "islamophobie". Cette obsession les a même conduit à décerner leur « récompense » à des personnalités telles qu'Elisabeth Badinter ou Caroline Fourest, dont les engagements féministes et antiracistes sont bien connus: E. Badinter (décrite comme philosophe féministe et femme d'affaires-sic) pour la phrase suivante "D'un côté, on commémore les victimes de Mohamed Merah et veut combattre l'islamisme radical et de l'autre on laisse faire l'entrisme de ces islamistes dans des crèches de quartier. Il faut absolument réagir très vite." et C. Fourest deux fois pour "des associations qui demandent des gymnases pour organiser des tournois de basket réservés aux femmes, voilées, pour en plus lever des fonds pour le Hamas." et "Ces familles qui au nom de leurs convictions religieuses retirent les enfants des cours d'Histoire quand on enseigne la Shoah".
On cherchera, en vain, l'aspect raciste de ces phrases. La défense de la laïcité et le combat contre l'immixtion de la religion dans la société civile sont donc passibles d'opprobre et peuvent être taxés de racisme pour les Indivisibles.
En revanche aucune "récompense" concernant des déclarations antisémites depuis la création de ces Awards en 2009. Ceci est d'ailleurs mis en évidence sur la page d'accueil de leur site ou des liens concernant l'islamophobie, la négrophobie et la rromanophobie sont présents, alors que l'antisémitisme est absent. Pourtant l'antisémitisme est un racisme qui à tué 11 personnes, parce que Juives, pendant cette période en France et en Belgique.
Cette forme de racisme est aussi celle qui est responsable d'environ 40% des victimes déclarées de la violence raciste (Rapport de la CNCDH 2013, p.99), -rappelons que les Juifs représentent moins de 1% de la population française, et dont plus de la moitié sont originaires du Maghreb (donc ni moins, ni plus "blanc" que les musulmans de même origine). Cette année, Dieudonné M'Bala M'Bala et Alain Soral ont été sélectionnés, pour la première fois, et sans doute pour la forme, aux côtés de l'inoxydable Jean-Marie le Pen (vainqueur du Prix des auditeurs de Beur FM). Et même la, l'antisémitisme virulent de ces personnages n'a pas été mis en exergue.
Une association qui revendique son racialisme, qui transforme la lutte contre le sexisme des intégrismes religieux en racisme, qui ignore le racisme le plus meurtrier qui sévit dans notre pays, ne peut que contribuer à créer la confusion et renforcer les fractures au sein de la société française.