Après quatre mois de fuite et une condamnation en première instance, le rappeur Weld El 15 a finalement été relaxé par la justice tunisienne, jeudi 19 décembre, et devrait être libéré dans la soirée, selon son avocat. Ala Yacoubi de son vrai nom, avait reçu une peine de quatre mois de prison ferme pour outrage à la police, le 5 décembre. « Ce jugement prouve qu'une partie de la justice est indépendante, je salue ce genre de verdict », s'est réjoui son avocat, Me Ghazi Mrabet.
Le rappeur était soupçonné d'avoir, avec un autre chanteur, Klay BBJ, insulté les autorités dans sa chanson Boulicia Kleb (« les policiers sont des chiens ») et adressé des gestes obscènes aux policiers pendant un concert à Hammamet au cours de l'été. Des accusations que les deux musiciens ont toujours nié.
En août, les deux rappeurs avaient été condamnés par contumace à vingt et un mois de prison, sans même avoir été prévenus de la tenue du procès. Klay BBJ s'était rendu quelques semaines plus tard à la police. Condamné à six mois de prison lors d'un deuxième procès, il a finalement été relaxé mi-octobre en appel.
En fuite pendant plusieurs mois, Weld El 15 s'était, lui, rendu à la police en décembre et avait été aussitôt sanctionné.
NEUF MOIS DE PÉRIPÉTIES JUDICIAIRES
Cette relaxe est en fait la conclusion d'un long feuilleton judiciaire dénoncé par les associations de défense des droits de l'homme en Tunisie. Le rappeur avait déjà été condamné pour « outrage à la police », à deux ans de prison en mars, une peine finalement réduite à six mois d'emprisonnement en juillet.
« C'est une bonne nouvelle », a déclaré, à l'annonce du verdict, jeudi, Thameur Mekki, qui préside le comité de soutien aux rappeurs. « Nous apprenons avec joie que la lutte menée depuis neuf mois a amené la magistrature tunisienne à réaliser l'enjeu que représente ce genre de procès », a-t-il ajouté.
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