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Soudan du Sud : attaque contre une base de l'ONU, trois casques bleus tués

De jeunes membres de l'ethnie Lou Nuer se sont introduits de force sur une base des Nations unies dans la région de Jonglei, au Soudan du Sud.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 19 décembre 2013 à 09h32, modifié le 20 décembre 2013 à 08h08

Temps de Lecture 3 min.

La sécurité a été rétablie à Juba, la capitale du pays, où des factions rivales de l'armée se sont affrontées entre dimanche soir et tard mardi.

Une base des Nations unies dans l'Etat de Jonglei au Soudan du Sud a été attaquée jeudi 19 décembre par de jeunes membres de l'ethnie Nuer, dont est issu l'ancien vice-président Riek Machar. L'attaque s'est produite à Akobo, où des civils s'étaient réfugiés. Trois casques bleus indiens ont été tués dans l'attaque, a indiqué l'ambassadeur indien à l'ONU Asoke Mukerji.

En réaction, les Etats-Unis ont évacué jeudi quelque 130 personnes, des Américains et d'autres ressortissants, après avoir fait de même la veille pour plus de 150 personnes, a annoncé le département d'Etat. L'ambassade des Etats-Unis a suspendu ses activités et l'essentiel de son personnel est parti. Quelque 45 soldats américains ont égalament été déployés dans la région.

La haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a estimé plus tôt dans la journée que le risque de conflit ethnique était extrêmement élevé au Soudan du Sud, en proie à d'intenses combats entre factions de l'armée.

Les combats – déclenchés, selon les autorités, par une tentative de coup d'Etat de l'ex-vice-président Riek Machar, rival politique du chef de l'Etat Salva Kiir – ont fait plus de 500 morts et 800 blessés entre dimanche soir et tard mardi à Juba, et menacent désormais de s'étendre au reste du pays, déjà en proie à de vives tensions ethniques.

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Riek Machar, limogé en juillet, a appelé, jeudi 19 décembre, dans une interview à RFI, au renversement par l'armée du président en poste, Salva Kiir. Mercredi, il avait pourtant nié sur le site indépendant Sudan Tribune, avoir orchestré une tentative de coup d'Etat dont l'accusent les autorités de Juba, le 15 décembre.

DES DIZAINES DE MILLIERS DE DÉPLACÉS

Les affrontements ont provoqué d'importants déplacements. Dans la capitale, environ 20 000 personnes, principalement des femmes et des enfants, se trouvent toujours dans les bâtiments de l'ONU. Plus au nord, environ 10 000 autres personnes déplacées ont trouvé refuge dans les locaux des Nations unies de la localité de Bor.

Navi Pillay s'est dite « extrêmement préoccupée (...) par les rapports faisant état de nombreuses exécutions extra-judiciaires ». « J'exhorte les autorités de clarifier le sort des anciens hauts responsables du gouvernement arrêtés à Juba il y a deux jours, dont l'ex-gouverneur de l'Etat des Lacs et l'ex-secrétaire général du SPLM [Mouvement populaire de libération du Soudan, parti politique au pouvoir] ».

Selon le Haut-Commissariat, le gouvernement a confirmé l'arrestation d'au moins dix anciens hauts responsables du gouvernement, dont six ministres. Dans l'Etat de Warrab, les forces de sécurité loyales au gouvernement ont aussi arrêté un « nombre de responsables-clés locaux accusés d'avoir soutenu le coup d'Etat présumé ».

DES REBELLES PRENNENT LA VILLE DE BOR

Plus tôt dans la journée, des forces rebelles fidèles à l'ancien vice-président Riek Machar, limogé en juillet, ont pris la localité de Bor, à 200 kilomètres au nord de Juba, a annoncé l'armée sud-soudanaise.

Mercredi, le président Salva Kiir avait accusé le puissant chef milicien Peter Gadet d'avoir attaqué Bor pour le compte de Riek Machar. Peter Gadet, qui a changé de bord à plusieurs reprises durant la guerre civile soudanaise qui a opposé la rébellion sudiste à Khartoum entre 1983 et 2005, et a débouché sur l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, était entré en rébellion en 2011 contre les autorités avant d'accepter une amnistie du président Salva Kiir et de signer un cessez-le-feu.

La production pétrolière du Soudan du Sud n'est pas touchée par les affrontements en cours entre factions rivales, bien que le conflit déborde au-delà de la capitale Juba. « Il n'y a pas de combats dans les champs pétrolifères. La situation y est calme. La production pétrolière continue comme d'habitude », a affirmé le ministre de l'information. 

Lire aussi (édition abonnés) :  Article réservé à nos abonnés Au Soudan du Sud, la lutte pour le pouvoir menace de dégénérer en guerre civile

Le Monde avec AFP et Reuters

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