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Entreprise

Les femmes, un gisement d'emplois plus fort que la loi Macron

Si les femmes créaient autant d'entreprises que les hommes, 4 à 5 millions d'emplois verraient le jour. C'est l'une des leçons du Pionnières Day qui s'est déroulé ce mardi à Paris.
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Blandine Mulliez, Pascale Boistard, Frédérique Clavel et Claire Martin au pionnières Day
(c) Challenges.fr

La femme est-elle un créateur d’entreprises comme les autres ? Pas encore, à en croire les invité(e)s du "Pionnières Day" qui se tient, mardi 16 juin, sur le campus parisien de l’ESCP Europe devant quelque 400 personnes. Pourtant, c’est ce qu’elles souhaiteraient le plus au monde. "Pourquoi parle-t-on de pionnières, s’est interrogée Pascale Boistard, secrétaire d’Etat chargée du Droit des femmes, dans son allocution. Ce n’est pas un nom qu’on donne aux hommes quand ils sont entrepreneurs!" Mais les faits ont la vie dure. "Il n’y a toujours que 30% de femmes parmi les créateurs d’entreprises, et seulement 10% lorsqu’il s’agit d’entreprises innovantes", a rappelé la secrétaire d’Etat. Si elles étaient aussi nombreuses que les hommes, il pourrait y avoir en France 1 million d’entreprises de plus. Avec un potentiel de 4 à 5 millions de créations d’emplois! Bien mieux que le CICE, le Pacte de responsabilité et la loi Macron réunis. Quel gâchis…

"Tordre le cou aux idées reçues"

"Il faut tordre le cou aux idées reçues sur les femmes créatrices d’entreprises", martèle Frédérique Clavel, une ancienne banquière qui a créé l’association Pionnières il y a dix ans, pour leur mettre le pied à l’étrier et les aider à réaliser leurs projets. Depuis, une vingtaine d’incubateurs a vu le jour en France, au Bénélux et au Maroc, et 1.500 entrepreneuses ont été accompagnées. Le "Pionnières Day" est l’occasion  pour elles d’échanger leurs expériences, au cours d’ateliers organisés tout l’après-midi. Mais aussi de confronter les points de vue des startuppeuses et des investisseurs, des banquiers et autres partenaires, dont le nombre ne cesse d’augmenter: ce mardi matin, la présidente des "Pionnières" a annoncé la signature de nouveaux partenariats avec le groupe Renault, le réseau Entreprendre de la famille Mulliez (propriétaire du groupe Auchan), et l’Ordre des experts comptables.

Des freins qui viennent d’ailleurs

Que manque-t-il aux femmes pour qu’elles créent autant d’entreprises que les hommes? "En fait, rien, n’hésite pas à répondre Pascale Boistard. Elles se heurtent à des freins qui viennent d’ailleurs. Des préjugés, des stéréotypes." Mais elles les ont souvent intégrés au plus profond d’elles-mêmes. "Les femmes ont plus souvent peur d’échouer", affirme Florent Lamoureux, directeur des marchés professionnels aux Caisses d’Epargne: selon une étude réalisée à la demande de la banque, elles sont 23% dans ce cas, contre 15% pour les hommes. Souvent mal informées, elles n’activent pas assez les leviers qui sont à leur disposition, comme le Fonds de Garantie à l’initiative des femmes (FGIF), dont Pascale Boistard a annoncé ce mardi que le montant maximum garanti sera porté de 27.000 à 45.000 euros en septembre. Ou encore le fonds de garantie de Bpifrance, qui s’adresse aux femmes comme aux hommes, a souligné Fanny Letier, directrice exécutive à la banque publique.

Pas encore de modèles forts

Mais surtout, il manque encore des versions féminines d’un Xavier Niel, d’un Marc Simoncini ou d’un Jacques-Antoine Granjon. "Les modèles qu’on a autour de soi sont très importants", souligne Blandine Mulliez, présidente de la Fondation Entreprendre, qui ne se pose pourtant pas en inconditionnelle de la parité. "Il faut des modèles et la question du genre ne se posera plus", estime également Lara Pawlicz, fondatrice de la société de logiciels 2Spark. Avec son association 100.000 Entrepreneurs, Philippe Hayat (président du fonds Serena Capital) envoie des créateurs d’entreprise témoigner sur leur expérience dans les écoles. Parmi les évangélisateurs, les femmes sont de plus en plus nombreuses. "Elles étaient 10% il y a dix ans, leur proportion est passée à 40% aujourd’hui", affirme ce créateur d’entreprises qui veut donner le goût d’entreprendre aux jeunes. Filles ou garçons.

 

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