Les seize jeunes colons israéliens arrêtés jeudi, après l’incendie du sanctuaire de Tabgha, ont été relâchés jeudi 18 juin. Haut lieu du catholicisme, construit à l’endroit où le Christ aurait procédé à la multiplication des pains, le site a été endommagé dans la nuit.
Un graffiti en hébreu biblique appelant à l’élimination des dieux païens d’Israël a été découvert sur un mur du complexe chrétien. La référence est tirée d’une prière juive prononcée trois fois par jour.
Deux pièces du site entourant l’église de la Multiplication ont également été endommagées. Des photos publiées par la police montrent un plafond, des sols et des portes abîmés. L’église elle-même ne semble pas avoir été touchée.
« Le prix à payer »
Selon la porte-parole de la police, les jeune interpellés venaient tous de colonies juives de Cisjordanie. Dix d’entre eux étaient originaires de Yitzhar, implantation connue comme étant un bastion d'extrémistes déjà impliqués dans des crimes haineux.
Depuis des années, des activistes d’extrême droite ou des colons se livrent en Israël et dans les territoires palestiniens, sous le nom de code « le prix à payer », à des agressions et des actes de vandalisme contre des Palestiniens, des Arabes israéliens, des lieux de culte musulmans et chrétiens, ou même l’armée israélienne.
Selon le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld, deux personnes qui se trouvaient dans le bâtiment au moment de l’incident ont été transférées à l’hôpital pour avoir inhalé de la fumée. « Il y a une forte possibilité qu’il ne s’agisse pas d’un accident », a-t-il précisé.
Un site déjà pris pour cible
Le site de Tabgha avait déjà été visé en avril 2014, peu avant la visite du pape en Terre sainte. Selon des responsables catholiques, de très jeunes juifs avaient endommagé des croix et s’en étaient pris à des religieux.
Le père Matthias, de l’ordre des Bénédictins allemands, qui administre l’endroit, a indiqué que les dégâts de la nuit étaient limités à des pièces organisées autour d’un atrium, mais qu’elles avaient été « totalement détruites ». « L’église, Dieu merci, est en bon état. Nous sommes heureux que l’église n’ait rien eu », a-t-il précisé.
« L’image internationale d’Israël va être atteinte, a mis en garde un conseiller de l’Eglise romaine catholique en Terre sainte. Entre le graffiti et l’incendie, si vous faites le rapprochement, vous pouvez déduire par vous-même qui a pu faire ça. »
Dans un communiqué, la ministre des affaires étrangères adjointe israélienne, Tzipi Hotovely, a « vivement condamné de tels actes ».
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