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Régionales : le PS a six mois pour limiter les dégâts

Des élections à hauts risques à l’approche de 2017. La majorité mise sur la reprise et la remobilisation de l’électorat de gauche pour s’en sortir.

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Sur le plan politique, les régionales marqueront une étape cruciale dans la course de François Hollande pour un renouvellement de son bail à l’Elysée. ici avec Manuel Valls.

Par Grégoire Poussielgue, Pierre-Alain Furbury

Publié le 20 juin 2015 à 15:00

Depuis les élections de mars 2015, la droite contrôle les deux tiers des départements français. Mais la photographie des régionales ne sera pas forcément la même. Le mode de scrutin diffère puisqu’il est un système mixte combinant majoritaire et proportionnel. La liste arrivée en tête, au premier ou au deuxième tour, bénéficie du quart des sièges, les trois quarts restants se divisant à la proportionnelle entre toutes les listes. Les différences démographiques entre les départements auront aussi leur poids.

A gauche, combien de régions ? Les élections départementales et leur lourde défaite passées, le congrès du PS remisé au rang des mauvais souvenirs malgré une clarification de la ligne, les élections régionales constituent la prochaine grande étape pour la majorité. L’échéance va vite arriver : dans un peu moins de six mois, les 6 et 13 décembre. Sur le papier, la gauche ne peut que perdre. Elle avait emporté 21 des 22 régions que comptait la France métropolitaine en 2010. Un triomphe face à la droite qui n’avait conservé que l’Alsace.

Avec la réforme territoriale, l’Hexagone ne comptera plus que treize régions à partir du 1er janvier prochain. Avec souvent des poids lourds politiques pour mener les listes dans un scrutin qui, malgré ses enjeux régionaux, s’annonce d’abord comme une confrontation nationale. Certains duels seront spectaculaires  : Claude Bartolone contre Valérie Pécresse en Ile-de-France, Xavier Bertrand contre Marine Le Pen dans le Nord-Picardie, Laurent Wauquiez contre Jean-Jacques Queyranne en Auvergne-Rhône Alpes... « Les élections régionales se sont présidentialisées, d’où l’importance des têtes de liste », constate un expert.

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Tout l’enjeu pour la majorité est de donc limiter l’ampleur d’une défaite annoncée. Elle espère y parvenir en tentant de capitaliser sur les signes de plus en plus tangibles de reprise économique, malgré l’absence persistante de recul du chômage. Et en sonnant l'heure de la « redistribution ». Depuis plusieurs semaines, l’exécutif multiplie les signaux en direction de l’électorat de gauche (carrière des fonctionnaires, mutuelles pour les retraités).

S’il conserve les trois régions où il est le mieux placé (Bretagne, Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, et Midi-Pyrénées-Languedoc Roussillon) le PS limitera juste la casse. En rajoutant entre une et trois autres régions supplémentaires, notamment l’Ile-de-France qui fera figure de test au niveau national, il pourrait dire qu’il a assuré l’essentiel. « C’est beaucoup plus ouvert qu’on ne le croit » , insiste-on au sein de l’exécutif.

Dernière consultation des Français avant 2017

Le mode de scrutin, proportionnel à deux tours avec une prime à la liste arrivée en tête, favorise les alliances. Le PS compte sur les écologistes malgré leurs listes indépendantes au premier tour. « Les électeurs de gauche ont du mal à se mobiliser, comme on a pu le constater pour les élections municipales et départementales », prévient toutefois Jean-Daniel Lévy, directeur du département opinion chez Harris Interactive.

Sur le plan politique, ces élections régionales marqueront une étape cruciale dans la course de François Hollande pour un renouvellement de son bail à l’Elysée. Elles seront la dernière consultation des Français avant 2017. « Le résultat des régionales donnera le ton pour l'année 2016, qui sera l'année pré-électorale par excellence. On verra si les premiers résultats économiques sont là et si François Hollande parvient à rassembler la gauche pour le premier tour de 2017 », estime un responsable socialiste.

Au sein du gouvernement, certains voient les choses d’une façon plus binaire. « On joue la peau du quinquennat sur les régionales. C’est un vrai enjeu. Si elles se soldent pas une nouvelle déroute, c’est mort pour 2017 », s’inquiète un ministre.

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