ÉCONOMIEKem One: Le tribunal de commerce de Lyon valide le projet de reprise d'Alain de Krassny

Kem One: Le tribunal de commerce de Lyon valide le projet de reprise d'Alain de Krassny

ÉCONOMIEe projet de reprise du groupe chimique par l'industriel français Alain de Krassny était la seule offre sur la table ce vendredi matin à l'ouverture de l'ultime audience du tribunal...
Le site du groupe chimique Kem One à Lavera, dans le sud de la  France, le 26 mars 2013.
Le site du groupe chimique Kem One à Lavera, dans le sud de la  France, le 26 mars 2013. - AFP PHOTO / BORIS HORVAT
B.D. avec AFP

B.D. avec AFP

Le tribunal de commerce de Lyon, après deux jours d'ultimes rebondissements, a validé ce vendredi soir le projet de reprise du groupe chimique Kem One par l'industriel français Alain de Krassny, associé à la société d'investissements OpenGate Capital.

«L'offre portée par Alain de Krassny, associé à la société d'investissements OpenGate Capital, les deux derniers candidats à la reprise de l'entreprise, a donc été retenue par le tribunal pour la poursuite de l'activité», indique la société Kem One dans un communiqué. Seule son offre était sur la table ce vendredi matin à l'ouverture de l'ultime audience du tribunal, l'autre candidat, le fonds d'investissement américain OpenGate, s'étant retiré jeudi.

«On revient de chez les morts»

Un retrait de pure forme toutefois car OpenGate sera associé à Alain de Krassny au capital et dans la gestion du groupe chimique, une fois le repreneur désigné. Après l'audience ce vendredi matin, les représentants des salariés ont exprimé leur soulagement. «On revient de chez les morts», a lâché Franck Zarbo (FO). «On a gagné une bataille, mais il faut rester vigilant», nuançait Jérôme Guillemin (CGT).

Une liquidation du groupe spécialisé dans le PVC aurait non seulement privé d'emploi les 1.300 salariés de Kem One concernés par le redressement judiciaire, mais aurait eu un effet domino sur 10.000 emplois dans la filière pétrochimique selon le gouvernement, jusqu'à 25.000 selon les syndicats. «Les salariés nous font confiance, on a réussi à les convaincre», s'est réjoui Alain de Krassny, un ancien cadre de Rhône-Poulenc qui avait racheté en 1997 l'entreprise autrichienne Donau Chemie.

«On arrivera à garantir leurs emplois, à développer la société. Pour moi, c'est l'essentiel», a déclaré l'industriel qui, en marge de l'audience, s'est entretenu de façon informelle avec des salariés de Balan (Ain) et Saint-Fons (Rhône). «J'ai redressé une société un peu similaire en Autriche. Il y a quatre ans, j'avais dit: Je regrette de ne pas l'avoir fait en France , eh bien je vais le faire en France», a-t-il ajouté.

«Un projet crédible»

De son côté, Julien Lagrèze, un des dirigeants d'OpenGate, a souligné que le projet réunissant à égalité Alain de Krassny et son groupe «est beaucoup plus fort que les deux offres individuelles». «Alain de Krassny apporte son expérience industrielle et nous apportons, outre des moyens financiers importants, une synergie avec les sociétés que nous possédons déjà dans les métiers de l'aval», a-t-il déclaré, insistant sur «l'engagement durable» d'OpenGate dans Kem One.

Le fonds américain négocie parallèlement le rachat d'usines de transformation de PVC au groupe belge Solvay. L'administrateur judiciaire, Me Bruno Sapin, a estimé que le projet examiné par le tribunal offrait «des conditions d'exploitation et de financement exceptionnelles»: «C'est un projet crédible qui permet le fonctionnement de l'entreprise».

Il s'est félicité de l'engagement des différents acteurs dans «ce dossier hors norme et complexe», notamment des créanciers qui «font des efforts importants». «Tout le monde a travaillé dans le même sens, mais pas forcément au même rythme», a-t-il dit.

Kem One est né à l'été 2012 de la vente par Arkema de son pôle vinylique au financier américain Gary Klesch, pour un euro. Le groupe emploie 2.600 personnes dans le monde, dont 1.780 en France, principalement en Rhône-Alpes et en Paca, pour un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros. Seules les activités amont (chlorochimie et production de PVC) ont été placées en redressement judiciaire. Gary Klesch s'est cependant engagé à céder l'aval (fabrication de tubes et profilés en PVC) pour un euro au repreneur.