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François Hollande, le swap des icônes

Jean-Yves Le Drian est devenu le pilier du gouvernement, quand Christiane Taubira peine à exister. Drôle d’inversion pour qui veut séduire la gauche.

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Par Cécile Cornudet

Publié le 21 juin 2015 à 21:54

Dis-moi qui tu célèbres et je te dirai qui tu es... Il y a deux ans, la gauche au pouvoir portait Christiane Taubira aux nues, avocate inlassable et lyrique des droits homosexuels. Aujourd’hui, la garde des Sceaux a le plus grand mal à peser au sein du gouvernement. Lassée de ne pas être entendue, elle a dû hausser le ton vendredi et menacer de claquer la porte si une place dans l’agenda parlementaire n’était pas faite à sa réforme de la justice des mineurs. « Si on ne fait pas ça, c’est un aveu d’impuissance, et moi je n’assumerai pas », a-­ t-elle affirmé sur BFM TV.

Signe des temps, le trône d’icône de la gauche est désormais occupé par son antithèse, Jean-Yves Le Drian, multivendeur de Rafale, et ministre de la Défense d’une France en guerre. Il est aujourd’hui le ministre le plus en vue de l’équipe Valls.

Ce swap des icônes est d’autant plus surprenant qu’il intervient au moment où François Hollande tente de reconquérir l’électorat de gauche. La tradition socialiste aurait voulu qu’il le fasse sur les sujets « sociétaux » et régaliens, tandis qu’il laissait son cap économique inchangé pour espérer doper l’emploi. C’est tout l’inverse qui se produit. François Hollande parle de « redistribution » et commence à rouvrir son porte-monnaie (impôts, salaires des fonctionnaires). En revanche, il reste fermé sur les questions de société et de sécurité. En aurait-il été de même sans les attentats de janvier ? En tout cas, l’armée est célébrée, « l’autorité républicaine » aussi, le gouvernement se fait forcer la main pour entrouvrir la porte aux migrants, le droit de vote des étrangers n’est plus jamais évoqué et la réforme de la justice des mineurs semble de fait renvoyée aux calendes grecques.

Au-delà des résultats économiques, Manuel Valls est en effet persuadé, à la lecture des sondages, que la gauche n’a de chance de l’emporter en 2017 que si « elle sait d’abord répondre à l’inquiétude des Français sur leur identité ». La surenchère à laquelle se livre Nicolas Sarkozy sur le sujet ouvre un espace pour un discours ferme et apaisé, dit-il. Cela fait longtemps que Manuel Valls incarne la gauche autoritaire. La nouveauté, c’est qu’il n’a pas aujourd’hui, sur ce point, de vrai contradicteur.

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Dis-moi qui tu célèbres et je te dirai qui tu es... Il y a deux ans, la gauche au pouvoir portait Christiane Taubira aux nues, avocate inlassable et lyrique des droits homosexuels. Aujourd’hui, la garde des Sceaux a le plus grand mal à peser au sein du gouvernement. Lassée de ne pas être entendue, elle a dû hausser le ton vendredi et menacer de claquer la porte si une place dans l’agenda parlementaire n’était pas faite à sa réforme de la justice des mineurs. « Si on ne fait pas ça, c’est un aveu d’impuissance, et moi je n’assumerai pas », a-­ t-elle affirmé sur BFM TV.

Signe des temps, le trône d’icône de la gauche est désormais occupé par son antithèse, Jean-Yves Le Drian, multivendeur de Rafale, et ministre de la Défense d’une France en guerre. Il est aujourd’hui le ministre le plus en vue de l’équipe Valls.

Ce swap des icônes est d’autant plus surprenant qu’il intervient au moment où François Hollande tente de reconquérir l’électorat de gauche. La tradition socialiste aurait voulu qu’il le fasse sur les sujets « sociétaux » et régaliens, tandis qu’il laissait son cap économique inchangé pour espérer doper l’emploi. C’est tout l’inverse qui se produit. François Hollande parle de « redistribution » et commence à rouvrir son porte-monnaie (impôts, salaires des fonctionnaires). En revanche, il reste fermé sur les questions de société et de sécurité. En aurait-il été de même sans les attentats de janvier ? En tout cas, l’armée est célébrée, « l’autorité républicaine » aussi, le gouvernement se fait forcer la main pour entrouvrir la porte aux migrants, le droit de vote des étrangers n’est plus jamais évoqué et la réforme de la justice des mineurs semble de fait renvoyée aux calendes grecques.

Au-delà des résultats économiques, Manuel Valls est en effet persuadé, à la lecture des sondages, que la gauche n’a de chance de l’emporter en 2017 que si « elle sait d’abord répondre à l’inquiétude des Français sur leur identité ». La surenchère à laquelle se livre Nicolas Sarkozy sur le sujet ouvre un espace pour un discours ferme et apaisé, dit-il. Cela fait longtemps que Manuel Valls incarne la gauche autoritaire. La nouveauté, c’est qu’il n’a pas aujourd’hui, sur ce point, de vrai contradicteur.

Cécile Cornudet

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