Condamné à mort pour trafic de drogue, le Français Serge Atlaoui a vu son dernier recours rejeté lundi 22 juin par la cour administrative de Djakarta. L'homme de 51 ans, soudeur de profession et qui clame son innocence depuis son arrestation en 2005, contestait le refus de la grâce par le président Joko Widodo. Huit personnes, dont sept étrangers, condamnées comme lui pour trafic de drogue, ont déjà été exécutées le 29 avril en Indonésie.
La peine de mort est autorisée en Indonésie, mais le pays était « un de ceux qui exécutaient le moins [de personnes] ces dernières années », rappelle Raphaël Chenuil-Hazan, directeur général de l'association Ensemble contre la peine de mort. Aucun condamné à mort n'avait ainsi été exécuté entre 2008 et 2013.
Mais, en 2013, les exécutions ont repris (cinq) – l'Indonésie étant toutefois cette année-là loin derrière la Chine, l'Iran ou les Etats-Unis.
Quatorze exécutions depuis le début de l'année
Après une année 2014 sans exécution, l'Indonésie a mis à mort six condamnés le 18 janvier, dont cinq étrangers (un Néerlandais, un Brésilien, une Vietnamienne, un Nigérian et un Malawite), tous condamnés pour trafic de drogue. Ce qui porte à quatorze le nombre d'exécutions depuis le début de 2015, soit le triple du nombre pour l'année 2013 entière.
Ce chiffre important résulte de la politique de fermeté appliquée par le président Joko Widodo. Elu en octobre, il a fait savoir qu'il n'accorderait aucune grâce aux condamnés à mort pour trafic de drogue. « C'est un cache-misère, déplore Raphaël Chenuil-Hazan. Les exécutions ne feront pas diminuer le trafic de drogue, au contraire d'une vraie politique contre les filières. »
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