Les enceintes couvertes ont parfois du bon. Dimanche, lors de la victoire des Bleues face à la Corée du Sud (3-0), 15 000 spectateurs - sur 66 000 places - ont suffi pour assurer une ambiance chaleureuse. Car si le vieux Stade olympique de Montréal se débat avec des problèmes de toit et des milliers de microdéchirures dans sa toile, celle-ci évite tout de même la dispersion du son et donne un faux air de « chaudron ».
Il faut dire que lors de ce huitième de finale, les supporteurs des deux camps ont joué le jeu. Les quelques centaines de Français ont été bruyants - La Marseillaise a même retenti deux fois - et leurs homologues sud-coréens, moins nombreux, ont fait montre de régularité et de méthode dans leurs encouragements en déployant un immense drapeau national.
Le Stade olympique est loin de faire le plein
Cependant, il ne faut pas s’y tromper : le mondial féminin ne déplace pas les foules québécoises. À l’exception de la sélection nationale canadienne emmenée la buteuse vedette Christine Sinclair qui a attiré 45 000 spectateurs lors de son match de poules face aux Pays-Bas le 15 juin (1-1), les tribunes du vieux Stade olympique n’ont pas été prises d’assaut, loin de là.
Quelques exemples : à peine 10 000 spectateurs pour Espagne-Costa Rica et Brésil-Corée du Sud ; guère mieux pour Angleterre-Colombie avec 13 000 personnes. Montréal est la seule ville hôte du Mondial à n’avoir pas fait au moins une fois le plein. Le prix des places entre 46,50 à 93,50 dollars canadiens (33,41 à 67,18 euros) est peut-être l’une des causes, même si d’autres villes pratiquent ces tarifs.
En dehors du périmètre du Parc olympique, où se situe la « fan zone », difficile pour le badaud de se rendre compte qu’une Coupe du monde se déroule - en partie - dans la plus grande ville du Québec. Le soccer, comme on l’appelle ici, n’envahit pas les rues du centre-ville. Les Montréalais ont les yeux tournés vers la saison des festivals, entre la fin des Francofolies de Montréal et les préparatifs du Festival international de jazz (26 juin-5 juillet).
Le long de la rue Sainte-Catherine, les écrans de télévision des bars sportifs qui diffusent les matchs sont non seulement rares mais surtout petits lorsqu’ils existent… Dans le métro, pas de traces de quelconque supporteurs. Il faut arriver aux portes du Stade olympique pour apercevoir les premières couleurs tricolores.
Reste à espérer que, vendredi, l’affiche France- Allemagne attire plus de curieux. En effet ces deux équipes figurent parmi les favorites du Mondial et leur opposition sonne un peu comme une finale avant l’heure.
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