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« Binge drinking » : toujours plus de filles

Coma éthylique, tentatives de suicide, violences… L’ivresse express entraîne de graves dommages chez les adolescents. Déjà rencontrées il y a deux ans, trois jeunes filles témoignent des ravages d’une pratique en hausse.

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Publié le 19 juin 2015 à 13h53, modifié le 23 juin 2015 à 16h57

Temps de Lecture 5 min.

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Tentatives de suicide, comas éthyliques, mise en danger aiguë… je suis allée très loin », dit Romane, qui vient de fêter ses 18 ans. Nous l’avions rencontrée en avril 2013, avec cinq autres jeunes filles âgées de 15 à 18 ans dans un groupe de parole organisé au centre Jean-Abadie Pôle aquitain de l’adolescent (CHU de Bordeaux), dirigé par le docteur Xavier Pommereau (Le Monde du 29 mai 2013). Elles étaient à l’époque hospitalisées, ou l’avaient été, pour dépression et/ou tentative de suicide et des épisodes d’ivresse. Elles avaient accepté de témoigner de leur expérience du binge drinking, ou « biture express », à condition que leurs prénoms soient changés. Alors que cette pratique s’accentue chez les jeunes, trois d’entre elles prolongent leur témoignage.

Intervention de la Croix-Rouge lors d'une fête, en Alsace.

Aujourd’hui, Romane va mieux. Interne dans un nouvel établissement scolaire, elle passe un bac professionnel. Elle veut être infirmière en psychiatrie ou dans l’humanitaire. Sans doute pas un hasard. Elle dit rester « relativement raisonnable » en soirée, et « avoir une petite voix qui lui rappelle ce qui s’est passé ». La jeune fille revient de loin. Alors en 4e, âgée de 13 ans, un matin à 8 heures, elle a fait un coma éthylique. C’était l’anniversaire d’une copine. « Avant d’aller en cours, on est allés dans le bois derrière le collège avec quatre bouteilles, on était trois », raconte-t-elle. Vodka, whisky, rhum, cannabis : coma durant six heures. Elle a fait plusieurs tentatives de suicide, notamment en absorbant des médicaments.

De plus en plus tôt et massivement

Romane est loin d’être un cas isolé. L’alcool reste la substance psychoactive la plus consommée en France. Sa consommation a certes beaucoup diminué ces dernières décennies (elle baisse de 1,7 % par an depuis 1960), mais les jeunes boivent de plus en plus tôt et de plus en plus massivement. En dix ans, la part des 18-25 ans ayant connu une ivresse dans l’année a augmenté de 22  % à 46 %. Un rapport de l’OCDE rendu public le 12 mai a alerté sur le binge drinking (l’absorption de cinq à huit verres d’alcool en une seule occasion) qui touche les jeunes Occidentaux. Si la consommation quotidienne reste rare dans ces tranches d’âge, les épisodes d’ivresse et les alcoolisations ponctuelles importantes (API) augmentent, selon les enquêtes de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) de mars et le baromètre 2014 de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) rendu public en avril.

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