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Bouygues refuse de vendre sa filiale télécoms à Patrick Drahi

Le conseil de Bouygues a refusé la cession de la filiale Bouygues Telecom à SFR pour plus de 10 milliards d’euros.

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Martin Bouygues, PDG du groupe Bouygues.

Par Fabienne Schmitt, Romain Gueugneau

Publié le 23 juin 2015 à 20:34

C’est non ! Réuni mardi soir, le conseil d’administration de Bouygues a décidé de ne pas donner suite à l’offre de rachat à 10 milliards d’euros de SFR pour la filiale Bouygues Telecom. « C’est un non catégorique », affirme une source proche du dossier. Le Conseil a été unanime, considérant que les risques d’exécution étaient trop importants.

Les administrateurs ont « refusé sèchement » l’offre de Numericable-SFR, une source proche du Conseil évoquant même « un manque de sérieux » de la part de l’acheteur, et surtout « un gigantesque risque d’exécution » lié au fait que Numericable-SFR ne pouvait s’engager sur la bonne fin de l’opération. « L’acheteur manquant de fonds propres et finançant l’opération par de la dette, il n’était pas en mesure de garantir le deal », ajoute cette source. Le conseil d’administration de Bouygues a estimé que dans ces conditions, le risque serait nécessairement supporté par le vendeur, ce qui n’était pas envisageable.

« Un sentiment d’irritation »

Dans un communiqué publié mardi soir, le groupe de BTP a rappelé que « le conseil apportait une grande attention aux conséquences de la consolidation du marché sur l’emploi ainsi qu’aux risques sociaux nécessairement liés à une telle opération ». Des inquiétudes qui avaient mises en exergue à nouveau par le ministre de l’Economie Emmanuel Macron, à l’Assemblée nationale. « Le vendeur aurait dû couper Bouygues Telecom en deux avant la cession, ce qui n’était pas acceptable », ajoute une source proche du conseil.

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Le groupe Bouygues justifie aussi sa décision en estimant que sa filiale bénéficie d’un avantage concurrentiel fort grâce à son portefeuille de fréquences et son réseau 4G, qui couvre plus de 70 % de la population. Pour les administrateurs, Bouygues Telecom « a les moyens de retrouver à l’horizon 2017 une marge d’Ebitda de 25 % minimum (niveau de 2011)».

Les administrateurs se sont prononcés à l’unanimité avec, ajoute selon l’un d’eux, « un sentiment d’irritation ». C’est un sacré camouflet pour Patrick Drahi qui avait réuni en un temps record le financement de l’opération auprès de ses banques.

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