Saint-Ouen : prison avec sursis pour le militant PS qui avait agressé un camarade

Saint-Ouen : prison avec sursis pour le militant PS qui avait agressé un camarade

    Le 3 juillet 2014, Henri Lelorrain, militant PS et ancien élu à Saint-Ouen, était violemment frappé au visage par un autre socialiste, Youcef Ayadi, également membre de la section locale. Il avait eu le nez fracturé et la cloison nasale déviée. Lundi soir, près d'un an après les faits, son agresseur a été condamné par la 12e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny à une peine de 2 mois de prison avec sursis. Il devra également verser des dommages et intérêts à la victime. Le montant en sera déterminé ultérieurement après de nouvelles expertises médico-légales. Lundi soir, l'agresseur d'Henri Lelorrain n'était pas présent à l'audience. Il n'avait pas non plus d'avocat pour le représenter.Le coup avait été porté lors d'une réunion agitée de la section PS de Saint-Ouen, le 3 juillet, quatre mois après la défaite aux municipales. Politiquement, une divergence oppose les deux hommes. Henri Lelorrain incarne la sensibilité la plus à gauche du parti. Son adversaire représente la ligne majoritaire, celle de Karim Bouamrane, le secrétaire de la section, et de Bruno Le Roux, député et président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.Ce soir du 3 juillet, à la sortie de la réunion, Youcef Ayadi attendait Henri Lelorrain pour le frapper. C'est ce qu'a toujours affirmé la victime, contrairement à son agresseur, qui a assuré que les hostilités avaient été déclenchées par Henri Lelorrain. « Je suis satisfait car le tribunal a retenu ma version, commente Henri Lelorrain. Il n'y a pas eu de légitime défense ou de circonstances atténuantes qui expliqueraient son geste et son attitude. J'ai été victime d'une agression caractérisée avec coups, blessures et préjudices. » A l'automne 2014, trois mois après les faits, Youcef Ayadi avait été sanctionné par ses pairs du Parti socialiste. Il avait été exclu du PS pour six mois, mais avait échappé à une éviction définitive du parti. « J'ai fait appel de cette décision en novembre, rappelle Henri Lelorrain. Pour l'instant, je n'ai aucune nouvelle du parti concernant cette affaire. C'est décevant et consternant. »