Migration: le spectacle pathétique d'une Europe déchirée
La réunion entre les dirigeants européens fut, semble-t-il, particulièrement animée, marquée par un un clash entre le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, et son homologue du Conseil européen Donald Tusk.
- Publié le 26-06-2015 à 06h12
- Mis à jour le 26-06-2015 à 08h40

A côté du blocage persistant sur la question grecque, on s'attendait à un débat compliqué et à des résultats peu ambitieux sur le dossier migratoire. On n'a pas été déçus. Au terme d'une réunion marathon, les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont en effet péniblement accouché d'un accord, tard dans la nuit de jeudi à vendredi. Le texte de conclusions, qui n'était pas disponible à la fin du sommet, risque fort d'avoir les allures d'une usine à gaz.
Inspiré par la structure du projet d'accord envisagé dans le cadre du sommet climat qui se tiendra à Paris en décembre, celui-ci devrait se décliner en deux volets. D'une part, un texte principal dans lequel les Européens confirment leur volonté d'assumer collectivement, au cours des deux prochaines années, l'accueil de 40 000 demandeurs d'asile qui se trouvent actuellement en Italie et en Grèce. Un document qui devrait être complété par une annexe dans le courant du mois de juillet, dans laquelle les Etats membres indiqueront, sur base volontaire, la part de l'effort qu'ils sont prêts à assumer... On en saura davantage ce vendredi, après que ces conclusions aient été finalisées et avalisées par les délégations nationales.
La réunion entre les dirigeants européens fut, semble-t-il, particulièrement animée, marquée notamment par un coup de gueule du Premier ministre italien Matteo Renzi, ainsi qu'un clash entre le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, et son homologue du Conseil européen Donald Tusk.
Lors d'une conférence de presse éclair, les deux protagonistes ont néanmoins tenté de faire bonne figure. Visiblement (très) fatigué et contrarié, le Luxembourgeois a souligné que seul comptait le résultat à ses yeux, à savoir offrir des perspectives de vie meilleure à ces quelques dizaines de milliers de migrants, "qu'importe que cela se fasse de manière volontaire ou contraignante."
Ce faisant, "l'Europe ne se montre cependant pas à la hauteur des ambitions qu'elle déclame à l'extérieur ", a-t-il reconnu. Et d'ajouter : "Je suis satisfait que le Conseil européen se soit mis d'accord sur une décision de bon sens, bien que le bon sens est inégalement réparti en Europe".