Les parents de Vincent Lambert, opposés à l’arrêt des traitements de leur fils, ont annoncé, vendredi 26 juin, qu’ils avaient déposé un recours en révision devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Ils affirment que leur fils a « recommencé ces derniers jours à manger et boire par la bouche », ce qui constitue, selon eux, un « élément nouveau et décisif » qui « commande la révision des décisions qui ont été rendues ».
Ils devraient également déposer un recours devant le Conseil d’Etat « la semaine prochaine », a annoncé Me Jérôme Triomphe, l’un de leurs avocats, sur iTélé. Le 5 juin, la CEDH avait estimé que l’arrêt du Conseil d’Etat qui rendait possible l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielles de Vincent Lambert ne violait pas la Convention européenne des droits de l’homme.
Prêt à se battre « encore nuit et jour »
Après l’annonce de cette décision, Viviane Lambert, la mère de Vincent Lambert, s’était dite « scandalisée » et prête à se battre « encore nuit et jour ». « La CEDH a fait une erreur de droit et c’est pour cela que nous avons déposé ce dossier de demande en révision », a-t-elle expliqué jeudi au quotidien régional L’Union.
Après la diffusion d’une première vidéo de Vincent Lambert tournée dans sa chambre à l’hôpital de Reims par un groupe se présentant comme son « comité de soutien », Me Jérôme Triomphe a affirmé vendredi qu’une autre vidéo avait été tournée qui « démontre que Vincent Lambert peut manger par la bouche (…) ; ce qui n’avait jamais été tenté par le CHU depuis sept ans ».
Selon le règlement de la CEDH, un individu peut saisir la Cour et lui communiquer une demande en révision d’un arrêt dans le cas où « un fait qui, par sa nature, aurait pu exercer une influence décisive sur l’issue d’une affaire déjà tranchée et qui, à l’époque de l’arrêt, était inconnu de la Cour et ne pouvait raisonnablement être connu d’une partie ». La cour va examiner dans les prochains jours cette demande en révision et dire si elle l’écarte ou si elle y fait droit.
Dans leur communiqué, les avocats des parents font par ailleurs état d’une « incroyable erreur de droit » commise par la CEDH dans l’arrêt « Lambert contre France » conduisant à « une erreur de raisonnement juridique ». A Strasbourg, on admet une « erreur purement matérielle d’écriture ». On assure que celle-ci a déjà été « rectifiée » et que cela n’a « aucun impact sur le fond de l’affaire ».
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