Syrie : les forces kurdes chassent de Kobané les jihadistes de l'EI

Les combattants des Unités de protection du peuple kurde (YPG), principale force kurde syrienne, ont chassé de la ville de Kobané, dans le nord de la Syrie, les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui avaient repris certains quartiers de la ville en milieu de semaine. «Les YPG ont fait exploser un lycée, dernier endroit où des combattants de l'EI s'étaient retranchés», a précisé une ONG basée en Grande-Bretagne, l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants en Syrie. Durant les combats à Kobané, 54 jihadistes ont été tués ainsi que 16 combattants kurdes, a précisé l'OSDH. Dix-huit autres jihadistes ont été tués samedi par les frappes de la coalition à 35 km au sud de Kobané.

Les jihadistes de l'EI étaient entrés jeudi dans Kobané, s'emparant de plusieurs points dans la ville d'où ils avaient été chassés en janvier, après quatre mois de combats, subissant alors leur premier revers depuis le début de l'expansion de l'EI en Syrie. Mais les combattants kurdes ont envoyé des renforts pour les encercler et ont repris les bâtiments occupés.

Le journaliste et militant Roudi Mohammad Amine, présent dans les régions kurdes, a indiqué via internet que «les combattants kurdes ont fait exploser des mines déposées autour du bâtiment du lycée avant d'y pénétrer». Cette opération a été effectuée après que les combattants kurdes se sont assurés qu'il n'y avait plus de civils dans le bâtiment, a-t-il indiqué, ajoutant que «les YPG ont repris toute la ville». Selon l'OSDH, «les YPG et les Assayech (police kurde) ratissent la ville à la recherche de jihadistes qui se seraient cachés» après leur retraite.

Samedi, un correspondant de l'AFP du côté turc de la frontière a entendu dans la matinée des bruits des tirs ainsi qu'une grande explosion dans la ville.

Plus de 200 civils, dont des femmes et des enfants, tués en 48 heures

Selon un bilan communiqué samedi par l'OSDH, les jihadistes ont tué en 48 heures plus de 200 civils, dont des femmes et des enfants. «Le nombre de civils tués par le groupe EI à Kobané et ses alentours depuis le début de l'attaque jeudi a atteint 206, après que des cadavres ont été trouvés aujourd'hui (samedi ndlr), a indiqué Rami Abdel Rahmane, ajoutant que la plupart des corps présentent des blessures par balles.

«Les victimes ont été exécutées, tuées par les obus de l'EI ou par ses tireurs embusqués», a affirmé l'OSDH. «Des familles entières ont été tuées», a ajouté Rami Abdel Rahmane précisant que la majorité des corps ont été trouvés dans l'est de la ville, «dans les maisons ou dans les rues». Parmi les morts figurent 26 personnes exécutées par l'EI à Barkh Boutane, village proche de Kobané occupé jeudi pendant cinq heures par les jihadistes.

La Syrie est ravagée par un conflit complexe impliquant régime, rebelles syriens, Kurdes et jihadistes qui tentent de s'arroger des pans de territoire. Plus de 230.000 personnes y ont péri depuis 2011, selon l'OSDH.