PALMYRE : UN PATRIMOINE CONDAMNÉ
Les temples de Palmyre sont toujours intacts, mais le signal de leur destruction vient d’être donné. Truffée de mines, la cité antique pourrait aussi tomber sous les coups de la barbarie.
Patrimoine, un enjeu de guerre
Après s’être emparée du site historique de Palmyre, il y a un mois et demi, le groupe armé État islamique (EI) a détruit deux mausolées vieux de plusieurs siècles au cours des derniers jours. Deux semaines auparavant, les combattants ont également saccagé de nombreuses tombes estimant que les sépultures « visibles » sont contraires à leur conception de l’islam.
Cette annonce survient quelques jours après que l’observatoire syrien des droits de l’homme ait confirmé dimanche 21 juin que le groupe avait miné le site historique, sans pouvoir indiquer si cela traduisait l’intention de les détruire ou simplement de dissuader l’armée syrienne de s’en approcher.
Un trésor irremplaçable
Au rythme de leurs avancées, les djihadistes de L’ÉI anéantissent sans retenu le patrimoine culturel syro-mésopotamien. La crainte de voir, sur fond de massacres, une nouvelle atteinte portée à un site classé au patrimoine mondial de l’humanité suscite l’indignation de l’occident, dénonçant le crime que constituerait sa destruction. Cet outrage aura sans doute été la réponse souhaitée à la propagande du mouvement extrémiste.
Inscrite à L’UNESCO en 1980, la « cité du désert » illustre de manière exceptionnelle l’architecture et la configuration des villes à l’apogée de l’expansion de Rome. Outre son appréciation monumentale, Palmyre fut l’incarnation d’un modèle unique de liberté philosophique et religieuse. Au coeur du berceau de la civilisation, ce fut aussi un centre artistique remarquable jusqu’à son occupation par les légions d’aurélien, il y a deux mille ans.