

Temps de lecture : 4 min
-
Ajouter à mes favoris
L'article a été ajouté à vos favoris
- Google News
Trois mois après, le crash de Germanwings continue de soulever des questions éthiques et déontologiques inédites autour du secret médical et du respect de la vie privée. Des interrogations qui débordent le seul monde de l'aéronautique, selon le directeur de l'organisme chargé de l'enquête Rémi Jouty.
« C'est la première fois que l'on est confrontés à un suicide dans une compagnie occidentale », explique le directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), faisant le point après quelque 100 jours d'enquête. « Les questions que cela soulève dépassent le seul monde aéronautique, qui ne peut à lui seul prétendre y répondre. »
Pour le BEA, chargé de déterminer les causes et les circonstances d'un accident, cette catastrophe aérienne est une première : compétent en matière aéronautique, il n'a pas l'expertise ni l'autorité pour trancher seul des sujets qui touchent à la société, ont trait à la vie privée, au secret médical ou à l'aptitude psychologique des pilotes à transporter plusieurs dizaines de personnes. Quant à établir les responsabilités, cela relève de l'enquête judiciaire.
Au-delà de l'aéronautique
Le copilote Andreas Lubitz a volontairement précipité l'appareil contre une montagne alors que le commandant de bord était sorti du cockpit. Son dossier médical montre qu'il souffrait de dépression, mais les « restrictions spéciales » qui lui étaient imposées ne lui interdisaient pas de piloter un avion de ligne. « En matière de sécurité aérienne, lorsqu'on constate une faille dans le système, on la répare, mais cela se fait généralement à l'intérieur du monde aéronautique », explique Rémi Jouty.
Dans le cas de Germanwings, « il y a d'autres considérations beaucoup plus larges et de portée plus générale que les seules questions purement aéronautiques, auxquelles on ne peut se soustraire ». « Autant le BEA possède l'expertise en matière d'opérations aériennes, de conception d'aéronefs, etc., autant en matière de fonctionnement du monde médical, des grands principes juridiques qui le sous-tendent et jusqu'où il est possible d'aller sur ces sujets-là, c'est un peu nouveau pour nous », reconnaît-il.
« C'est un élément propre à cette enquête qui fait que les solutions ne sont pas évidentes, estime-t-il. Il y a un équilibre à trouver qui va au-delà de l'aéronautique ». Le BEA a relevé six précédents où un pilote avait provoqué un crash. Mais ils sont trop peu documentés pour en tirer des conclusions : pour certains les faits sont contestés, les informations sur l'historique médical sont incomplètes, voire inexistantes. Il sera donc difficile de dire si le profil à risques de Lubitz « aurait pu être détecté ou pas », selon Rémi Jouty.
Diagnostic
Pour mener à bien son enquête, qui doit être publiée en début d'année prochaine, le BEA va établir un diagnostic des pratiques existantes dans différents pays. Il va échanger avec les autorités compétentes, comme l'Agence européenne de sécurité aérienne (Easa), qui a lancé un groupe de réflexion chargé de faire des propositions à l'Union européenne, ou son homologue américaine, la Federal Aviation Authority (FAA), qui a également lancé un groupe de travail réglementaire, autour des observations qu'il aura pu faire, sans dévoiler d'éléments confidentiels sur l'enquête.
À Découvrir
Le Kangourou du jour
Répondre
Il va aussi analyser le dispositif réglementaire, évaluer les évolutions possibles face aux attentes sociétales en matière de protection de la vie privée, de déontologie médicale et des dispositifs d'évaluation d'aptitude des pilotes. « Ce sont des considérations beaucoup plus larges et de portée plus générale. C'est ce qui fait que les solutions ne sont pas évidentes », souligne Rémi Jouty.
De plus, « lorsqu'on va au fond des choses, on s'aperçoit que cet équilibre entre respect de la vie privée, déontologie médicale et besoin de contrôle de l'aptitude des pilotes suscite des attentes fondamentalement contradictoires ». « Donc, au final, cela restera un équilibre », estime-t-il, d'autant qu'« aucun processus tendant à renforcer la connaissance de la situation médicale des pilotes, même très intrusif du point de vue de la vie privée, ne garantit qu'il soit pleinement efficace, et peut même avoir, à l'inverse, un effet négatif sur la sécurité, en incitant des pilotes à cacher leurs problèmes médicaux ». Pour Rémi Jouty, « nous ne pourrons jamais prétendre nous protéger totalement contre ce genre de scénario, puisque, là, on touche vraiment à la faiblesse de l'humain ».
La responsabilité de tous ces désordres est bien à imputer au caractère du management actuel des humains au travail... O...n pourrait dire le lissage, l’élagage, presque aveugle, de tout ce qui s’oppose à la performance économique...
*
N’en déplaisent à nos formateurs & planificateurs de tous poils, il existe une réelle disjonction, déconnection sociologique dans le monde du travail, entre les opérationnels et les fonctionnels ici les économiques... , qui exercent toujours le pouvoir sur les premiers nommés, à l’aide de recettes formatées à l’extérieur des entreprises ou administrations, d’abord sur les bancs des écoles de management, de commerce, où l’on refait le monde dans la virtualité des variables & paramètres statistico-économiques, dont le seul but est de préformater dans les consciences, un Bios ineffaçable qui contraint et qui laisse croire que de potentiels objectifs de progrès économiques sont possibles dès leur immersion en milieu ordinaire de travail... Ici une véritable non-science infuse... , qui parfois désorganise complètement des entreprises, des services... Etc. , pour peu qu’un patron soit mystifié par les cartes de visites ou logos publicitaires de ces rutilantes écoles, en leur donnant carte blanche tout de suite...
*
Ce même processus se développe encore plus insinueusement quand des entreprises sont amenées à rechercher des objectifs de progrès, encore à l’extérieur, en mandatant pour ce faire, de très coûteux consultants, avec ici une exception pour les audits qualités visant à normer in situ les ISO 9000... 14000... Etc. Exigences ?qualité? qui peuvent, à contrario, valoriser l’humain au travail... Des consultants extérieurs, dans la mondialisation actuelle, à qui il est difficile de confier les véritables variables économiques, sans risque d’espionnite... Qui mécaniquement se concentreront sur les dévalorisants coûts salariaux, l’étiage résultant des cols bleus & blancs, qui installent partout une forme de dépersonnalisation de l’individu, un individu, durant 8 h 00 journalières en moyenne, venu chercher une reconnaissance une justification, même une considération sur ce qu’il donne... , en échange d’un papier monnaie toujours plus inflammable de mois en mois...
*
De même que la médecine du travail, des années 1960 à l’intérieure des entreprises, s’est externalisée pour n’être qu’une couvrante formalité du vaccin D. T. T. A. B à travers la visite d’embauche, et quand pour des raisons d‘effectif, on maintient un médecin sur un site industriel, son bureau ou bocal est relégué au même niveau que les urinoirs des ateliers...
*
Le suicide d’Andreas Lubitz avec son outil de travail, est à rapprocher des suicides des 52 policiers français avec leur arme de service, depuis le début de l’année 2015...
*
Alors plutôt que de chercher à quantifier la pénibilité au travail, ce que les assurances qualité pourraient faire ici, nécessairement développer, une ISO 16000 caractérisant le bien-être au travail... Les Japonais ont déjà une longueur d’avance, en reconnaissant l’adage ?bien dans son corps bien dans sa tête?, cela en dispensant gracieusement, au sein des entreprises, des séances d’éducation physique... , qui forcement amputent le temps de travail... Des moments qui sont aussi de convivialité qui permettent de croiser, de comprendre, mutuellement comment fonctionne le mental de ses collègues...
Finalement un rapprochement humain entre les individus, ce que probablement, les patrons européens ne veulent pas encore, voulant encore exercer un pouvoir absolu, pouvoir qui n’a plus de sens au point où nous sommes rendus...
Il faut que cette tragédie apporte un changement radical aux pratiques actuelles en ce qui concerne le suivi médical et ...psychologique des équipages. Il le faut absolument, sinon ces passagers seront morts pour rien. On loir doit cela.
C'est un scoop ?
Non une évidence, mise au grand jour.
Et qui sera très vite enterré
Vie privé ?
Personnellement ...je donne l'autorisation de m'espionner sur tout.
De mettre des caméras partout.
Et surtout l'utilisation des data center, à des fins de justice.
Le savoir vivre n'existe plus, incivilité est là, et cette incivilité est le fruit de la liberté personnelle au détriment de la liberté des autres.
Et tout cela encombre les tribunaux, pour rien.
Nous devrions autoriser les data center pour les médecins.
Mais les sanctions pour divulgations devraient être exemplaires, radiation immédiate de l'ordre des médecins.