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Le Monopoly des télécoms européen n'est pas terminé

•Les opérations de rachat se multiplient depuis deux ans.•Drahi n'est pas le seul moteur de la consolidation.

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Par Romain Gueugneau, Fabienne Schmitt

Publié le 30 juin 2015 à 01:01Mis à jour le 6 août 2019 à 00:00

Tractations entre Liberty Global et Vodafone, montée en puissance de Vivendi dans le capital de Telecom Italia, échec de l'offre de rachat de Bouygues Telecom par SFR... Le mouvement de concentration du marché des télécoms en Europe est loin d'être terminé. Rien que l'an dernier, plusieurs opérations d'ampleur ont vu le jour. Comme la vente par l'espagnol Telefonica de sa filiale britannique O2 au hong-kongais Hutchison Wampoa, le rachat de SFR par Numericable en France ou encore de l'espagnol Jazztel par Orange. Au total, entre 2012 et 2015, on a assisté à une quinzaine d'opérations de fusion-acquisition, a calculé Business Monitor. Les acteurs européens petits ou isolés « pourraient être rachetés par de gros opérateurs télécoms », estimait ainsi début juin le directeur général délégué d'Orange Gervais Pellissier. Trois opérateurs sont régulièrement cités comme cibles potentielles : l'italien Telecom Italia, le néerlandais KPN et le belge Belgacom. Vincent Bolloré a déjà mis la main sur le premier, en prenant 14,9 % du capital via le groupe Vivendi qu'il préside. Le deuxième, sans actionnariat de contrôle, se trouve fragilisé du retrait probable de son actionnaire America Movil (21,1 %), détenu par le milliardaire Carlos Slim. Quant à Belgacom, les spéculations vont bon train depuis que le Parlement belge a voté une disposition qui permet à l'Etat de passer en dessous de 50 % du capital du « telco ». Si l'on regarde la grande scène européenne, les gros acteurs susceptibles de bouger leurs pions seraient l'allemand Deutsche Telekom et le britannique Vodafone. Le premier pourrait retirer un joli pactole d'une éventuelle cession de sa filiale américaine T-Mobile, courtisée outre-Atlantique par l'opérateur de télévisions par satellite Dish et le câblo-opérateur Comcast.

Synergies au niveau national

« Je ne sais pas quand ou quoi, mais je suis favorable à un Orange ambitieux en Europe. Nous sommes en train de regarder, nous prêtons attention à tout ce qui se passe », déclarait aussi récemment Stéphane Richard, le patron d'Orange, au « Financial Times ». Mais le plus offensif devrait être Patrick Drahi, le président d'Altice, la maison mère de Numericable-SFR. Depuis son introduction en Bourse en 2014, Altice est devenu l'un des groupes les plus actifs en termes de consolidation en Europe, rachetant coup sur coup SFR, Virgin Mobile, Portugal Telecom et l'américain Suddenlink. La semaine dernière, il a donné un signal très fort en réorganisant la structure capitalistique et juridique d'Altice, en vue de grosses acquisitions (« Les Echos » du 29 juin).

Au-delà des grandes opérations paneuropéennes, qui ne sont pas les plus simples à mettre en oeuvre, la consolidation devrait se poursuivre à l'intérieur des pays. « Les télécoms sont une industrie de coûts fixes, rappelle Virginie Lazès, directrice associée de la banque Bryan Garnier. Ce qui fait sens dans le rapprochement entre deux opérateurs, c'est avant tout les synergies. Et c'est surtout possible au niveau national. » Patrick Drahi comptait bien là-dessus dans son projet de mariage avec Bouygues Telecom...

F. Sc. et R. G.

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