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Charles Pasqua, le dernier tonton flingueur - Jeudy Politique

Bruno Jeudy , Mis à jour le

Dans sa chronique vidéo #JeudyPolitique, le rédacteur en chef politique de Paris Match, Bruno Jeudy, revient sur la disparition de Charles Pasqua, figure du gaullisme, décédé lundi 29 juin. Ses obsèques se dérouleront vendredi matin aux Invalides, à Paris. Engagé dans la résistance très jeune, L’ancien ministre de l’Intérieur n’était pas formaté comme les hommes politiques actuels. Homme à poigne, il était redouté et admiré tout en étant populaire. Avec sa mort, c’est l’un des derniers Mohicans de la politique française qui disparaît.

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«Môôôsieur Jeudy, j’ai sorti votre fiche et si j’étais vous je ne serais pas tranquille…» Quel homme politique serait encore capable aujourd’hui d’interpeler un journaliste dans un avion ministériel afin de l’intimider? Charles Pasqua , c’était ça. Un style inimitable. De grands éclats de rire. Et une façon bien à lui de vous déstabiliser… 

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Avec son accent méridional, ses faux airs de Fernandel, ses bons mots et sa gentillesse, Charles Pasqua était côté pile un homme éminemment sympathique et attachant. Côté face, c’était un homme à poigne, un homme de réseaux pas tous recommandables mais aussi un as des coups tordus

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Charles Pasqua était un personnage unique, le parfait anti-technocrate, un ardent patriote assumant cette culture du secret qui lui valent au moment de sa mort autant d’hommages, d’admiration et peut être de nostalgie pour une époque révolue. 

Le dernier des gaullistes

Homme de l’ombre sous le général De Gaulle, Charles Pasqua occupe l’avant-scène grâce à Jacques Chirac.

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Homme résolument de droite, il s’oppose à tous les modérés de son camp : Chaban, Giscard, Léotard, Juppé et finira même par rompre avec Chirac. 

Avec Philippe Séguin, il mènera un des combats les plus épiques. Cette bataille contre le traité de Maastricht restera comme l’un des grands moments de sa carrière. Le souverainiste Pasqua y jettera toutes ses forces jusqu’à s’opposer à Chirac.

Un Chirac qu’il n’aura pas réussi à porter à l’Elysée. Proche du maire de Paris pendant 20 ans, l’hyper gaulliste Pasqua n’a pourtant pas ménagé sa peine, ni son imagination pour monter des coups tordus. Il ira même jusqu’à donner consigne en 1981 aux militants RPR de voter pour le socialiste Mitterrand plutôt que Giscard !

Sa candidature à l’Elysée, une farce

Lâcher Chirac ne lui portera pas chance. Son nouveau champion Edouard Balladur sera battu en 1995 par Chirac ! A 70 ans passés, Pasqua se met alors à son compte en fondant son parti. En 1999, il devance aux élections européennes la liste RPR conduite par Nicolas Sarkozy et soutenue par Jacques Chirac et Edouard Balladur. Il savoure sa revanche. Mais trois ans plus tard, sa promesse de candidature à la présidentielle tourne à la farce. S’ouvre alors la période des affaires. Pasqua quitte la politique par la petite porte.

Une fin de carrière qui se terminera dans le labyrinthe des procédures judiciaires et des procès. Beaucoup se solderont par des relaxes mais il écopera de deux condamnations. Il y a un mois, le vieil homme proclamait à la barre de la cour d’appel de Versailles : «Je suis un homme libre !» Quelques jours avant sa mort, il apparaît pour la dernière fois en public au congrès des Républicains. Il est ovationné mais préfère rester silencieux. Cela ne l’empêchera pas de livrer à ses voisins quelques vacheries sur les ténors de l’opposition. De Juppé à Fillon en passant par Sarkozy. Sacré «Charlie».

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