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"La France a probablement perdu des contrats", réagit l'ANSSI au cyber-espionnage de la NSA
A l'occasion de la premiere conférence sur la cybersécurité organisée par L'Usine Digitale, Guillaume Poupard, directeur général de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) a réagi aux attaques de la NSA qui ont frappé Bercy et les entreprises françaises.
Hassan Meddah
Mis à jour
30 juin 2015
En ouverture de la conférence sur la cybersécurité de L'Usine Digitale, le patron de l'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) a réagi aux révélations de Wikileaks concernant le cyber espionnage de la NSA ciblant Bercy. "Je n'ai pas été surpris. C'est toujours désagréable de d'apprendre que l'on a été attaqué. Sur le fond, rien n'a changé. Cela fait des années que la menace informatique est fortement croissante. C'est le renseignement tous azimuts mené par nos alliés ou nos ennemis. Il ne s'arrête pas à l'anti terrorisme. Se pose la question de la réaction à avoir", a-t-il indiqué en préambule.
Le responsable a reconnu toutefois ne pas avoir beaucoup d'éléments d'information concernant la nature de ces attaques qui ont ciblé Bercy : "La détection de telles attaques n'est pas facile. Le recours à des moyens 'unconventional' sur la plupart des nouveaux documents révélés par Snowden me titille beaucoup. Cela peut impliquer du renseignement, de l'interception, des intrusions informatiques ou encore d'autres moyens très discrets."
Une guerre économique
Le dirigeant de l'agence de cybersécurité française estime que telles attaques sont réalisées dans un but de de guerre économique. "On a probablement perdu des contrats... Une entreprise se rend souvent compte qu'elle a été attaquée par les conséquences que cela génère. Certains industriels nous l'ont avoué, elles se doutent de quelque chose quand elles voient un concurrent sortir un produit sur la base de plans ou de brevets qu'ils pensaient bien gardés", a-t-il encore précisé.
Que faire alors face à ces attaques ? "Pour un technicien la réponse est simple: il faut se protéger plutôt que de tenter de faire cesser les attaques à la source. L'ANSSI pousse beaucoup les entreprises à procéder à une sécurisation des systèmes et une mise en place des moyens de détection", répond Guillaume Poupard.
"L'étape d'après c'est le sabotage"
Mais pour le patron de l'agence, d'autres formes d'attaques sont aussi à craindre : "Après le renseignement et la cybercriminalité, la menace de demain c'est le sabotage. Les attaques ne vont pas se contenter de voler l'information, il vont détruire les systèmes et cela aura des conséquences pour les biens et les personnes."
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