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La dette de la Grèce à l'égard de la France atteindrait aujourd'hui 40 milliards d'euros. Mais elle aurait été beaucoup plus importante si les projets de ventes d'armes encore prévus en 2011 s'étaient réalisés. Paris se préparait à cette époque à prêter 6 nouveaux milliards d'euros à Athènes à la condition que cette somme soit notamment consacrée à l'achat de six frégates françaises multimissions Fremm (2,5 milliards d'euros) et de quinze hélicoptères EC725 d'Eurocopter, devenu depuis Airbus Helicopters.
À l'époque ministre de la Défense, Hervé Morin avait confirmé en juin 2010 que la diminution de 6,6 % du budget grec de la défense en 2010 ne devrait pas affecter les négociations commerciales : "Cette diminution porte essentiellement, selon les propos du ministre de la Défense grec, sur les dépenses de fonctionnement. Aucune des mesures de restriction budgétaire supplémentaires décidées au mois de mars 2010, à la suite des interventions de l'Union européenne, ne devrait affecter, cette année, le budget d'acquisition du ministère de la Défense grec." Finalement, la raison a prévalu et ces ventes ne se sont pas faites. Le contrat de vente de Mirage 2000 à Athènes, conclu en août 2000, voici près de quinze ans, demeure à ce jour la dernière exportation d'avions de combat français.
Corruption allemande
Les Allemands ne jouaient pas une autre partition en vendant à la Grèce, qui n'était pas capable de les payer, des sous-marins U-214, produits par TKMS (ThyssenKrupp Marine Systems). Après de difficiles contentieux financiers, le chantier allemand et le gouvernement grec étaient parvenus à un accord en septembre 2010. Du coup, ils ont signé un nouveau contrat portant au total sur la commande de trois sous-marins. Le Wall Street Journal y voyait alors "un des facteurs expliquant la dette nationale stratosphérique de la Grèce". Mais en 2013, l'ancien ministre de la Défense Akis Tsochadzopoulos était condamné à vingt ans de prison après avoir été reconnu coupable d'avoir empoché 8 millions d'euros de l'un des contractants allemands, Ferostaal. Aujourd'hui, la Grèce réclame 7 milliards d'euros de dédommagement aux constructeurs des navires. Ils ont déjà été baptisés : Matrozos, Pipinos et Katsonis. Mais les deux premiers étant toujours en construction, ils ne sont pas près de naviguer !
Course aux armements
En mai 2010, le ministre turc chargé des Affaires européennes, Egemen Bagis, voulait enterrer la hache de guerre : "La Grèce n'a pas besoin de nouveaux tanks, de missiles ou d'avions de chasse. Pas plus que la Turquie. Il est temps de réduire les dépenses budgétaires dans les deux pays." À la même époque, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, devenu depuis président de la République, convenait avec son homologue grec George Papandréou de réduire les dépenses militaires de leurs deux pays.
Mais en 2013, le budget de défense grec calculé en part de la richesse nationale demeurait le plus élevé en Europe, à 2,5 % du produit intérieur brut (calcul présenté par la Banque mondiale selon les normes Otan, intégrant notamment les retraites et pensions). D'après les chiffres publiés par l'ONU, la Grèce et la Turquie demeurent d'exceptionnels clients pour tous les marchands d'armes du monde. Entre 1992 et 2008, elles ont respectivement acquis 1 581 et 1 275 chars de combat des véhicules blindés d'infanterie (1 455 et 783), des canons d'artillerie (593 et 300), des avions de combat (241 et 110), des hélicoptères d'attaque (20 et 39), des navires de guerre (41 et 30) ainsi que des missiles et lanceurs (226 et 827).
Modestes clients de la France
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Ces achats massifs ne s'expliquent que par la concurrence acharnée entre les deux pays, l'effort de la Grèce (11 millions d'habitants) étant comparativement plus important que celui de la Turquie (72 millions d'habitants). Si les États-Unis et l'Allemagne demeurent, et de très loin, les premiers vendeurs d'armes à la Grèce et à la Turquie (fournissant notamment 93 % de leurs chars et 72 % de leurs navires de guerre), la France n'est bien placée qu'auprès de la Grèce, où elle arrivait naguère en troisième position. De 1991 à 2008, elle a livré pour quelque 3,9 milliards d'euros d'armements à Athènes.
Depuis, les prises de commandes sont très modestes. De 118 millions d'euros en 2009, elles étaient passées à 26 millions d'euros en 2012, avant de remonter à 98 millions en 2013, selon les derniers chiffres diffusés par le ministère de la Défense. La Turquie avait passé 209 millions d'euros d'armements à la France en 2010, et 31 millions en 2013.
En 2009 la Gène était le 4ème importateur d'arme au monde alors que ses comptes étaient déjà dans le rouge. L'Europe s'e...st donc rendue complice de ce désastre financier alors qu'aucun ennemi ne menaçait la Grèce par ailleurs sous parapluie de l'Otan. Aujourd'hui on va tous payer l'addition car même les rêveurs se rendent compte que ce pays ne sera jamais en capacité de rendre les emprunts !
Question à l'auteur de cet article : Qui est le vrai auteur de cet article ?
Qu’est-ce qui nous attend maintenant après la victoire de la gauche de la gauche en Grèce... On a déjà déboursé dieu sai...t combien pour ces grecs qui ne semblent pas vouloir vivent de leur travail mais du travail des autres...
J'ai entendu que la France a versé plus de 40 milliards d'euros dans le cadre du prêt accordé à la Grèce (630 euros/français) donc 3200 euros pour ma seule famille... RAAAAAAL-LEEEEEEE-BOOOOOOOOOL...
ça suffit qu'ils sortent de l'Euro et qu'ils aillent à l'enfer...