“Un acte flagrant de sexisme a eu lieu à Wimbledon hier et il n’y a eu aucune protestation”, fait remarquer Matthew Syed du Times. Il énumère ensuite : “C’est arrivé lorsque Kiki Bertens a joué contre Petra Kvitova, lorsque Caroline Wozniacki a affronté Zheng Saisai, lorsque Heather Watson a joué contre Caroline Garcia…”

A son sens, le règlement du tennis féminin est l’exemple même du sexisme établi, étalé à la vue de tous. “A l’instant précis où le troisième set est terminé, au moment où les concurrents masculins s’arment de courage pour l’étape la plus intense et fascinante du match, les joueuses, elles, se serrent la main, sourient et quittent le court”, résume Matthew Syed. Dans le règlement du tennis féminin, les joueuses ne peuvent disputer que trois sets, contre cinq pour les hommes, alors qu’“elles sont parfaitement capables d’en faire autant”, s’indigne le journaliste.

A cela s’ajoute une “inégalité de traitement” : les jours où la température dépasse les 30 degrés et que le taux d’humidité est élevé, on accorde aux femmes dix minutes de temps mort entre le deuxième et le troisième set. Pas aux hommes. “Cette règle a été créée à la demande de la Women’s Tennis Association. Elle a été adoptée par le All England Club [l’organisateur du tournoi de Wimbledon] et relève d’une certaine logique si l’on tient compte de la déshydratation et des autres dangers possibles pour la santé”. Mais pourquoi ne l’appliquer qu’aux femmes ?

Pour le chroniqueur sportif, “ces différences de règlements constituent une régression, et elles existent au vu et au su de tous, non seulement à Wimbledon mais dans tous les tournois du Grand Chelem. Elles constituent une forme durable de sexisme et limitent à la fois ce que les femmes peuvent espérer et ce qu’on attend d’elles. Elles justifient également implicitement d’autres différences de traitement, et ce bien au-delà du sport. Elles permettent de plaquer sur la réalité bien vivante d’un divertissement du XXIe siècle une vision du XIXe siècle.”