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Affaire Adidas : Bernard Tapie réclame un milliard d’euros à l’Etat

L’homme d’affaires assure détenir un document prouvant la duplicité du Crédit lyonnais. Il dépose, en outre, plainte pour faux en écriture publique contre la brigade financière.

Par  et

Publié le 09 juillet 2015 à 10h24, modifié le 09 juillet 2015 à 09h58

Temps de Lecture 2 min.

Bernard Tapie, le 10 juillet 2013.

Bernard Tapie, 72 ans, repart au combat avec son nouvel avocat, Me Emmanuel Gaillard, l’homme qui a obtenu, en juillet 2014, la condamnation de l’Etat russe à une amende de 50 milliards de dollars dans son conflit avec Ioukos.

Un attelage redoutable qui va réclamer à l’Etat, le 29 septembre, devant la cour d’appel de Paris, la somme record d’un milliard d’euros, agrémentée d’intérêts courant sur plus de vingt ans. Toujours, bien sûr, dans le cadre de la revente d’Adidas en 1993 qui a donné lieu à un interminable litige entre l’homme d’affaires et le Crédit lyonnais et le CDR, l’organisme mis en place par l’Etat en 1995 pour apurer le passif de la banque. Bernard Tapie estime avoir été floué par sa banque, accusée d’avoir encaissé de fortes plus-values dans son dos.

Pertes et profits

L’arbitrage suspect, qui vaut à l’homme d’affaires une double mise en examen, est désormais passé par pertes et profits. Bernard Tapie a été interrogé à deux reprises par le juge Serge Tournaire. Et semblé admettre ses torts, en reconnaissant ce qu’il avait d’abord démenti dans ses interrogatoires devant les policiers. Oui, il a sollicité Nicolas Sarkozy et lui a rendu visite à 17 reprises, lui parlant plusieurs fois de l’arbitrage souhaité. « Est-ce que l’arbitrage pouvait avoir lieu sans que Nicolas Sarkozy donne son accord ? La réponse est non », lâche-t-il même au juge, le 10 mars.

Oui, aussi, la désignation par son avocat Me Maurice Lantourne du juge arbitre Pierre Estoup, qui concentre toutes les suspicions, n’était pas une bonne idée : « Ils se sont rencontrés, ils se sont consultés, a indiqué M. Tapie. (…) M. Estoup a eu incontestablement des contacts avec M. Lantourne avant. Aucun avocat n’est assez sot pour désigner un arbitre qui lui soit hostile. » Or, M. Estoup – soumis à une obligation de « révélation étendue » – avait omis de signaler ces liens de proximité.

Emmanuel Gaillard s’attaque désormais au fond du conflit ; il a mis la main sur un document, signé par un banquier mandaté par le Crédit lyonnais et daté du 1er février 1993, qu’il juge essentiel, car à même de prouver que la banque a sciemment trompé son client, Bernard Tapie. Selon Me Gaillard, cette note démontrerait que « dès le départ, la banque avait imaginé de capter la plus-value résultant de la mise en bourse d’Adidas à un montant qui pouvait atteindre 11 milliards de francs (2,09 milliards d’euros) ». Or, M. Tapie avait revendu Adidas à un pool d’actionnaires pour « seulement » 318 millions d’euros, en février 1993.

Deuxième front

Une thèse vivement contestée par Me William Bourdon, qui représente les intérêts de l’Etat : « Nous restons confiants quant à l’issue positive de la procédure tant les preuves de l’énorme boniment d’origine sont accablantes, c’est-à-dire la créance inventée de M. Tapie sur le Crédit lyonnais. »

Sur un deuxième front, Bernard Tapie a demandé à l’un de ses conseils, Me Thierry Lévy, de déposer une plainte pour « faux, usage de faux, faux en écriture publique, escroquerie et tentative d’escroquerie », contre le commandant de police Yves-Marie L’Hélias, en poste à la brigade financière. La plainte devait être déposée jeudi 9 juillet, auprès du parquet de Paris.

L’homme d’affaires n’a jamais digéré le rapport de synthèse rédigé par le policier un an plus tôt, le 9 juillet 2014. La conclusion de ce rapport – révélé par Le Monde le 11 septembre 2014 – établi sur la base de centaines de documents, était sans appel : « Les faits ayant pu être établis par les investigations ne permettent pas de donner crédit à la thèse de M. Tapie et aux conclusions des arbitres. »

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