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Industrie : une reprise disparate

Le manque de confiance des industriels freine les investissements, malgré une conjoncture favorable.

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Publié le 10 juil. 2015 à 01:01

Le redémarrage de l'industrie commence à se concrétiser en France, même s'il reste timide. Selon une étude de LCL, filiale du Crédit Agricole, publiée mercredi, l'industrie française devrait enregistrer une croissance de 1,2 % en 2015 contre une précédente estimation de +0,9 % en janvier. Une révision liée à des perspectives plus favorables dans l'automobile (+5 %) et l'agroalimentaire (+0,8 %). Pour Isabelle Job, chef économiste au Crédit Agricole, « la dépréciation de l'euro face au dollar, la faiblesse des taux d'intérêt et le pétrole bon marché dessinent un environnement favorable à une accélération de la reprise ». Néanmoins, la faible visibilité sur l'évolution des marchés internationaux ne permet pas à l'investissement de redémarrer. C'est donc la consommation, portée par la faiblesse de l'inflation et les mesures fiscales mises en oeuvre en 2015 par le gouvernement qui demeure le moteur de la croissance française.

Résultat, des évolutions très différentes selon les secteurs, qui tirent plus ou moins bien leur épingle du jeu. Ainsi, la construction navale civile devrait voir son activité progresser de 21 % grâce aux contrats engrangés dans tous les secteurs (croisière, militaire, éolien offshore). Soutenue par la dépréciation de la monnaie européenne et la hausse du trafic aérien, l'aéronautique devrait croître de 5 %, tandis que l'industrie automobile française devrait faire mieux que prévu avec +5 % contre +1,5 % anticipé.

Le secteur a profité de la vigueur du marché européen, qui a enregistré une croissance des immatriculations de +6,7 % à la fin mai 2015. La hausse de la consommation des ménages profite également à l'industrie agroalimentaire, dont les perspectives de croissance ont été relevées de +0,5 à +0,8 %. Pas de bonne surprise en revanche pour la filière bâtiment et travaux publics, malgré une légère correction des prévisions : -3,1 % pour les travaux publics et -2,6 % pour le secteur du bâtiment.

L'investissement tarde toujours

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« Aujourd'hui, le schéma classique de la reprise demeure long à s'enclencher », déplore Isabelle Job. Si l'investissement tarde à redémarrer, c'est que le lien entre hausse des taux de marge des entreprises et hausse de leur taux d'investissement n'est plus automatique, car l'appareil de production reste sous-utilisé. Les mesures annoncées par le Premier ministre devraient permettre d'inverser cette tendance : elles prévoient d'accorder un « bonus fiscal » aux industriels qui investissent dans des équipements productifs, accompagné d'une possibilité de « suramortissement » de 140 % de ceux-ci. Il subsiste toutefois le risque d'un effet d'aubaine ou d'un contrecoup de ces mesures.

Au-delà des indicateurs macroéconomiques qui sont au vert, c'est finalement le facteur « confiance » qui reste essentiel et continue de faire défaut à l'heure où le marché chinois donne des signes d'essoufflement et complique encore la visibilité. De manière plus préoccupante, les indicateurs domestiques restent également instables. « Les industriels ont été échaudés par des espoirs de reprise qui ne sont pas venus, ce qui les pousse à différer leurs investissements », conclut Isabelle Job.

Antoine Mathieu Collin

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