Contrôle des chômeurs : l'OCDE appelle la France à renforcer les sanctions
Selon l'organisation, cette mesure peut avoir un impact positif sur la reprise d'emploi.
Par Adrien Lelièvre
C'est un rapport dont les recommandations devraient conforter le gouvernement et Pôle emploi dans leur volonté, actée en mai, de généraliser à partir d'août le contrôle de la recherche active d'emploi par les chômeurs. Dans ses perspectives annuelles de l'emploi, publiées ce jeudi, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) appelle la France à « renforcer » le contrôle des chômeurs et à davantage sanctionner les manquements pour insuffisance de recherche d'emploi. Ces préconisations « ont prouvé leur efficacité dans plusieurs pays de l'OCDE », souligne le rapport.
En France, l'échelle des sanctions est « inadaptée » et leur mise en oeuvre « très difficile », insiste le rapport, plaidant pour un meilleur équilibre entre la protection des chômeurs, une caractéristique forte du système social français, et les incitations au retour à l'emploi. « Un système d'allocations aussi généreux ne peut être durable que si les chômeurs reçoivent les incitations et le soutien dont ils ont besoin pour les aider à retrouver rapidement un emploi et si leur recherche d'emploi est convenablement contrôlée », souligne l'organisation. Dans ce contexte, l'OCDE estime que la décision de Pôle emploi de renforcer les contrôles « va dans la bonne direction, mais nécessite d'être soigneusement évaluée ».
Efforts non récompensés
Pour l'heure, les résultats en matière de lutte contre le chômage ne sont pas à la hauteur des lourds efforts consentis, relève l'organisation internationale. Sept ans après la crise de 2008, la France est toujours aux prises avec un « chômage élevé et persistant ». Au premier trimestre 2015, le taux de chômage y a atteint 10,3 %, contre 7 % en moyenne dans les pays de l'OCDE. Et ce, pointe le rapport, en dépit de politiques publiques de soutien à l'emploi plus coûteuses (0, 87 % du PIB, contre 0,55 % dans l'OCDE). La situation des jeunes en particulier (24,7 % de taux de chômage) inquiète l'organisation : « Avec un taux de chômage élevé chez les jeunes, la France prend le risque de compromettre l'avenir de ses jeunes générations. » L'OCDE estime enfin que le niveau élevé du salaire minimum en France peut aussi être un obstacle à l'emploi. Son montant actuel (9,61 euros brut de l'heure) atteint 62,8 % du salaire médian, contre un peu moins de 50 % en moyenne dans l'OCDE. En la matière, seuls la Turquie et le Chili présentent un ratio plus élevé que la France.
A. L.