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À Mantes-la-Ville, le Front national fait le tri dans les associations

Le Front national a décidé de réduire la voilure des associations à Mantes-la-Ville, notamment celles de hip-hop ou de rap.

Cyril Nauth, maire FN élu à Mantes-la-Ville, le 31 mars 2014.
Cyril Nauth, maire FN élu à Mantes-la-Ville, le 31 mars 2014.
Crédit : AFP / FRED DUFOUR
La rédaction numérique de RTL & AFP
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Le maire de la seule commune d'Ile-de-France dirigée par le Front national ne fait pas de mystère : il préfère se recentrer sur "la sécurité, l'école, propreté, baisse de la fiscalité" plutôt que de "permettre le développement d'activités rap, hip-hop aux frais de la princesse". Du coup le malaise s'est installé ces derniers mois entre le maire, Cyril Nauth, et les associations, qui s'estiment "prises pour cible". 

Le maire avait par exemple décidé d'user de son droit de préemption pour reprendre des locaux de la trésorerie à  l’association des musulmans de Mantes-sud qui souhaitait la transformer en mosquée, afin d’en faire un poste de police. "On n’est pas près d’organiser des prières musulmanes dans la trésorerie" avait-t-il lancé, selon Le Parisien

Dans la foulée de son élection en mars 2014, le jeune prof discret, qui a ravi aux socialistes cette ville populaire de 20.000 habitants, a réduit les subventions aux associations de 20%. "Mais en 2015, il n'y a pas eu de baisse drastique", argue l'élu. 

Un conseiller PS dénonce une "lutte idéologique"

Dans le milieu associatif local, très dense, des acteurs, comme Abdessamad El Warroudi, s'inquiètent du ton de la nouvelle majorité: "le social est en train de mourir à Mantes-la-Ville", estime le président de Réflexion et action citoyenne (RACMY). "On a essayé de créer le dialogue mais on ne nous a pas tendu la main", regrette-t-il. Son association fondée il y a deux ans sur le créneau de la démocratie citoyenne n'a pas fait de demande de subvention: "on était avertis que ça ne valait pas le coup".

Pour Diambéré Dembele, ex-médiateur jeunesse aujourd'hui chargé de mission au Conseil départemental des Yvelines, les associations sont "prises pour cible": "on leur refuse d'organiser des événements, on est passé cette année de trois fêtes de quartier par an, une dans chaque quartier, à une fête tournante".

Derrière la rigueur budgétaire, le conseiller municipal socialiste Saïd Benmouffok voit "une lutte idéologique". Selon lui, "le maire a conscience d'une chose: il a peut-être conquis la mairie, mais le tissu associatif ne lui est pas favorable".

La mairie menace de boycotter des associations

Le relations se sont encore un peu plus tendues en juin. De manière inédite, le département a signé directement un contrat de financement de l'action sociale avec douze associations, reprochant à la mairie de ne pas avoir honoré un engagement conclu avec l'ancienne municipalité pour redistribuer des fonds départementaux. "Faux!", "coup politique!", a dénoncé Cyril Nauth, accusant le président des Yvelines Pierre Bédier (Les Républicains) d'"instrumentaliser les associations pour discréditer le FN".

En riposte, la municipalité avait menacé de boycotter certaines de ces associations, dans un mail interne "un peu rapide", concède M. Nauth, qui assure maintenir le dialogue.

Après la polémique, il se dit prêt à travailler sur la politique associative tout en réfléchissant à "une éventuelle baisse future" des aides. Les nouvelles venues sont prévenues: "on évitera de les subventionner", notamment si elles proposent des activités déjà présentes, comme l'aide aux devoirs ou la médiation sociale.

C'est clair, on n'est pas forcément pour la médiation

Cyril Nauth

"C'est clair, on n'est pas forcément pour la médiation, je veux au contraire développer notre police municipale", justifie l'élu. Il "n'hésitera pas" non plus à "mettre un terme aux activités qui tendent vers la communautarisation", dans la droite ligne du FN qui avait promis avant les municipales une chasse aux "subventions aux associations communautaristes". 

Au final, les mairies frontistes n'ont guère trouvé de telles associations, et rognent surtout le soutien à celles auxquelles est reproché un engagement politique, comme la Ligue des droits de l'Homme (LDH) à Hénin-Beaumont, certains centres sociaux à Fréjus ou un club de football de Beaucaire. A Mantes-la-Ville, la LDH s'est vu elle aussi couper les vivres en mars. 

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