L'historien fribourgeois Jean-Pierre Dorand a récemment mis en évidence la clémence dont ont bénéficié trois professeurs allemands nazis de l'Université de Fribourg durant la Seconde Guerre mondiale, comme le révélait La Liberté jeudi.
Invité de la RTS samedi, l'historien Luc van Dongen, auteur du livre "Un purgatoire très discret", confirme que ce ne sont pas des cas isolés. D'"éminentes personnalités proches des régimes nazi ou fasciste" étaient présentes en Suisse à cette époque.
Sous la pression des Alliés et de l'opinion publique, les autorités n'ont finalement interdit le Parti national-socialiste que le 8 mai 1945, soit le jour même de la capitulation allemande. Quelque 2000 personnes ont alors été expulsées du pays, indique-t-il.
Pas de "réseau formel"
L'historien a dénombré quelque 500 cas, dont ceux de miliciens français ou encore d'anciens membres de la Gestapo, des personnes normalement interdites d'entrer dans le pays. "Ces cas n'auraient pas dû exister," selon lui.
"Ce serait une erreur de dire que la Suisse a été accueillante pour ces gens", tempère toutefois Luc van Dongen. Ces situations sont plutôt le fait de liens particuliers avec certaines personnalités suisses, de contacts informels. "L'idée d'un réseau cohérent et orchestré est un fantasme", ajoute-t-il.
fisf