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Ligue 1 : Parc des Princes, les raisons du boycott

Depuis le début du championnat, plusieurs associations de supporteurs des équipes visiteuses ont boycotté les déplacements au Parc des Princes. En cause : le prix élevé des places et un règlement obtus.

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Publié le 24 décembre 2013 à 12h06, modifié le 26 décembre 2013 à 08h58

Temps de Lecture 3 min.

A 40 euros la place, le Parc des Princes dépasse de loin les autres stades de Ligue 1.

Niçois, Lorientais, Lyonnais, Toulousains et désormais Lillois… Depuis le début du championnat, plusieurs associations de supporteurs ont boycotté à tour de rôle les déplacements de leurs clubs respectifs au Parc des Princes face aux footballeurs du Paris-Saint-Germain. « A l'instar de nombreux groupes de supporteurs de l'Hexagone, nous jugeons inacceptable la façon dont les supporteurs visiteurs sont accueillis au Parc des Princes, et le tarif excessif [40 euros], pratiqué pour un simple match de championnat », ont indiqué la semaine passée, dans un communiqué, les Dogues Virage Est.

Dimanche 22 décembre, comme deux autres associations nordistes, ces supporteurs lillois ont donc, eux aussi, préféré regarder le récent PSG-Lille (2-2) à la télévision plutôt qu'au stade. Spécialiste du supportérisme et enseignant à l'Ecole centrale de Lyon, Nicolas Hourcade considère que cette série de boycotts est d'une ampleur nouvelle : « Elle s'explique parce que la hausse des prix est extrême, on atteint maintenant des sommes comprises entre 30 et 40 euros selon les matches. Cette hausse des prix correspond à la logique du club, puisqu'elle ne s'applique pas qu'au “parcage visiteurs”, mais à l'ensemble du stade. »

VACHES À LAIT

Jusqu'à la saison dernière, les prix pour assister à un match au Parc dans l'emplacement réservé aux visiteurs avoisinaient les 20 euros. Cette grille tarifaire faisait déjà de l'enceinte parisienne la plus chère de France, avec le stade de Gerland à Lyon, tout en restant à l'époque encore acceptable. « Cette saison, pour nous, le prix est monté à 38 euros », déplore à présent Yves Dussert, coprésident des Indians Tolosa. Il y a trois mois, ce groupe de supporteurs toulousains a donc tout bonnement annulé sa traditionnelle expédition à Paris. « Nous, on vient pour supporter le Téfécé, pas pour financer les Ibrahimovic, Cavani… Nous ne sommes pas des vaches à lait », poursuit-il, énumérant les stars du PSG achetées par ses propriétaires qatariens, en place depuis 2011.

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Plusieurs fidèles du FC Nantes, prochain adversaire à se rendre sur le terrain des Parisiens pour un match de Ligue 1, prévoient également de faire l'impasse le 18 janvier. « A l'exception du Parc, nous ne dépensons en moyenne que 10 euros pour acheter nos billets dans presque tous les stades de L1, assure Romain Gaudin, responsable de la Brigade Loire. Le problème, c'est que le PSG est dans son bon droit, puisqu'il a augmenté les prix dans tout son stade. » Le règlement de la Ligue de football professionnel autorise le PSG à vendre des places aux supporteurs adverses selon le prix fixé par le club, à condition que ce prix ne soit pas « supérieur à celui pratiqué pour les supporters locaux dans la même catégorie ».

« Au-delà du problème des tarifs, poursuit le supporteur nantais, nous protestons aussi contre le climat global qui règne maintenant au Parc des Princes. » Ce mouvement, analyse Nicolas Hourcade, sert aussi bien à « défendre les propres intérêts de ces supporteurs qu'à défendre ceux des groupes de supporteurs parisiens qui n'ont plus droit de cité dans leur propre stade ». Les principales associations parisiennes, dissoutes en 2010 à la suite du décès d'un supporteur, n'ont en effet jamais été remplacées.

ASSIS, TAIS-TOI, CONSOMME

Dans le cadre du plan Leproux, du nom du président de l'époque, le règlement du Parc des Princes, censé sécuriser davantage le stade, s'est particulièrement durci. Et désormais, afin de « ne pas gêner les autres supporteurs », il y a même depuis 2012 interdiction de se tenir debout dans les tribunes équipées de sièges. « Maintenant, il faut rester assis, se taire, et consommer, regrette Yves Dussert. Ça ne correspond pas à notre vision du football. D'ailleurs, en septembre, les Toulousains qui n'avaient pas boycotté le match ont été embêtés par les stadiers du Parc des Princes, parce que nous, dans notre culture, on a pour habitude de regarder les matchs debout… »

Lire (édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés Paris gâchés pour le PSG

De fait, la zone destinée aux spectateurs adverses accueille toujours, malgré tout, quelques visiteurs. « C'est assez impressionnant, même si plusieurs associations de supporteurs adverses ont effectivement déjà appelé au boycott, on trouve toujours des supporteurs adverses qui viennent au Parc des Princes. Il s'agit surtout d'indépendants qui vivent déjà à Paris », suppose un supporteur parisien, Guillaume Blanc, abonné au Parc des Princes et ancien responsable du site de supporteurs AllPSG.com.

Pour Nicolas Hourcade, les mouvements de boycott menés à titre collectif font donc les affaires des dirigeants du Paris-Saint-Germain, dont les responsables de la billetterie, contactés hier, étaient injoignables : « Leur politique consiste ostensiblement à chasser du stade les groupes de supporteurs structurés et, plus largement, les classes populaires », estime le sociologue.

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